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Migrants : un fardeau "insoutenable" pour l'Italie selon l'ONU


Des migrants attendent pour descendre du bateau de la Royal Navy Ship HMS Enterprise dans un port sicilien, Italie, le 23 octobre 2016.
Des migrants attendent pour descendre du bateau de la Royal Navy Ship HMS Enterprise dans un port sicilien, Italie, le 23 octobre 2016.

L'Italie ne peut pas continuer à absorber à elle seule les dizaines de milliers de migrants qui arrivent sur ses rivages, a averti lundi l'ONU, qui réclame la mise en place d'un système pour le partage du fardeau.

Le Haut-commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR) a indiqué qu'il avait l'intention d’œuvrer pour la mise en place d'un "mécanisme régional de débarquement" lors d'une réunion à Rome cette semaine, insistant sur la nécessité de répartir la responsabilité de l'accueil et de l'hébergement des réfugiés arrivant en Italie.

"Il n'est pas réaliste de penser que l'Italie ait la responsabilité de s'occuper du débarquement de tout le monde", a déclaré lundi à la presse l'envoyé spécial du HCR pour la Méditerranée centrale, Vincent Cochetel, en lançant un appel à "plus de solidarité". "Cela n'est pas soutenable, nous avons besoin que d'autres pays se joignent à l'Italie et partagent cette responsabilité", a-t-il dit.

Au total, 83.650 personnes sont arrivées en Italie par la mer depuis le début de l'année, soit une hausse de presque 20% par rapport à la même période l'année dernière. La plupart sont parties des côtes libyennes, sur de frêles embarcations. Plus de 2.000 ont péri durant leur périple.

La Croix-Rouge italienne a averti que la situation dans les centres d'accueil au sud de la péninsule était critique et le patron du HCR, Filippo Grandi, a déclaré qu'il s'agissait d'une véritable "tragédie".

L'Italie demande que d'autres pays européens ouvrent leurs ports pour recevoir ces embarcations, afin de la soulager, mais la France a décliné cette invitation, estimant qu'elle était "contre-productive". Cela risque d'encourager encore plus de migrants à tenter la traversée, a indiqué à l'AFP sous couvert d'anonymat un proche du ministre français de l'Intérieur Gérard Collomb.

L'ONG SOS Méditerranée, qui gère avec Médecins sans Frontières un bateau de secours, a estimé que cela forcerait les secours à aller vers d'autres ports européens, ce qui serait difficile sur le plan logistique.

Selon M. Cochetel, il y aurait d'autres solutions. "Le fait que l'Italie autorise le débarquement ne veut pas dire qu'elle est responsable pour autant du traitement des dossiers", a-t-il dit.

Il a aussi lancé un appel à la révision de l'accord européen de 2015 sur la réinstallation des réfugiés, qui avait pour but de réinstaller 160.000 réfugiés arrivés en Italie et en Grèce vers d'autres pays européens. Seuls 20.000 ont été réinstallés à ce jour, et la Hongrie, la Pologne et la République tchèque ont refusé d'assumer leur part.

M. Cochetel a aussi suggéré que ce programme, destiné principalement aux Syriens et aux Erythréens, soit ouvert à d'autres nationalités.

Les migrants originaires de pays d'Afrique de l'Ouest, tels que le Nigeria et le Mali, représentent à présent plus de moitié des arrivants en provenance de Libye, selon un rapport du HCR publié lundi.

Avec AFP

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