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Brexit: May soumise à d'intenses pressions de son camp


La première ministre britannique, Theresa May, lors du sommet européen à Bruxelles le 22 mars 2019.
La première ministre britannique, Theresa May, lors du sommet européen à Bruxelles le 22 mars 2019.

A l’approche de nouvelles journées décisives sur le Brexit, Theresa May doit faire face aux pressions intenses et contradictoires de son gouvernement et du Parti conservateur.

La Chambre des communes a rejeté pour la troisième fois vendredi l’Accord de retrait négocié par la Première ministre britannique, qui avait pourtant mis sa démission dans la balance dans l’espoir de le faire enfin ratifier.

Conséquence de ce nouveau rejet, le Royaume-Uni devrait quitter l’UE sans accord le 12 avril à 22h00 GMT, sauf si Londres présente d’ici là une alternative et demande un nouveau report.

Aussitôt connue l’issue du vote, le président du Conseil européen, Donald Tusk, a annoncé la tenue d’un sommet extraordinaire de l’UE le 10 avril.

Les députés britanniques se réuniront de nouveau lundi pour voter sur des solutions alternatives au Withdrawal Bill conclu entre May et l’UE, après un an et demi de négociations, en novembre dernier.

Une première série de “votes indicatifs” s’est déroulée mercredi dernier, et aucune des huit options soumises au vote des élus n’a réuni de majorité. Les motions qui ont obtenu pour l’instant le plus de suffrages proposent soit des relations plus étroites avec l’UE, avec notamment le maintien d’une union douanière, soit un second référendum.

Le Parlement votera lundi soir aux alentours de 19h00 GMT. Le président des Communes, John Bercow, choisira parmi neuf propositions présentées par les élus. Theresa May pourrait tenter une nouvelle fois le pari de soumettre son Accord de retrait au vote des députés, peut-être dès le lendemain.

“Aucune option n’est idéale et il y a de très bons arguments contre toute éventualité mais il va falloir que nous fassions quelque chose”, a admis dimanche le ministre de la Justice David Gauke, qui avait voté pour le maintien dans l’UE lors du référendum de juin 2016, remporté par près de 52% des voix par les partisans du Brexit.

“La Première ministre réfléchit aux options disponibles et envisage les différents scénarios mais à ma connaissance, aucune décision n’a été prise”, a-t-il dit sur l’antenne de la BBC.

MENACES DE DÉMISSION

De nombreux conservateurs perdent patience. Le journal tabloïd The Sun a fait état ce week-end d’une lettre signée par 170 des 314 élus tories de la Chambre des communes adressée à la dirigeante britannique, dans laquelle ils l’exhortent à refuser un long report du divorce.

Au sein du gouvernement, plusieurs ministres opposés ou favorables au Brexit menacent de démissionner si Theresa May ne se contente pas de défendre son accord dans les prochains jours, rapporte le Sunday Times.

Au moins six ministres démissionneront si Theresa May conduit le pays vers une sortie sans accord de l’Union européenne mais d’autres quitteront leur poste si elle appuie une union douanière avec l’UE ou cherche à reporter le Brexit, écrit le journal dominical.

La question d’élections anticipées fait aussi l’objet de profondes divisions au sein du cabinet.

Toujours selon le Sunday Times, le responsable de la communication de Theresa May, Robbie Gibb, ainsi que son conseiller politique Stephen Parkinson, sont favorables à des élections auxquelles s’oppose Julian Smith, le chef des responsables de la discipline parlementaire au service du gouvernement (“whip”).

Alistair Burt, qui a démissionné de ses fonctions de secrétaire d’Etat au Foreign Office la semaine passée pour soutenir la reprise en main de l’agenda parlementaire par les députés, estime que la convocation d’élections législatives ne serait pas une solution pour sortir le Brexit de l’impasse.

“La Première ministre a déjà dit qu’elle se préparait à partir après la conclusion de la première étape du Brexit. Je ne pense pas qu’il y ait des élections générales avant cela”, a-t-il dit sur la chaîne Sky News.

Le vice-président du Parti conservateur James Cleverly ne prévoit pas d’élections tandis que le chef adjoint du Labour, Tom Watson, dit s’y préparer activement.

Emily Thornberry, porte-parole du Parti travailliste pour les affaires étrangères, a résumé à sa manière la situation: “On ne sait pas si (May) va rester Premier ministre, si nous allons avoir quelqu’un d’autre, qui sera cette personne : bref, c’est la pagaille.”

Avec Reuters

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