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Brexit : les députés britanniques rejettent toutes les solutions alternatives


Une bannière pro-Brexit a devant le Parlement britannique, à Londres, le 1er avril 2019.
Une bannière pro-Brexit a devant le Parlement britannique, à Londres, le 1er avril 2019.

Les députés britanniques ont voté lundi soir contre les quatre alternative proposées à l'accord de Brexit du gouvernement, lui-même rejeté à trois reprises, laissant le pays sans solution à onze jours de la sortie de l'Union européenne.

Après avoir rejeté trois fois déjà l'accord conclu par la Première ministre conservatrice Theresa May avec Bruxelles, avoir voté la semaine dernière contre huit propositions parlementaires pour tenter de sortir de l'impasse, les élus ont rejeté les nouvelles options, d'initiative parlementaire, qui leur étaient présentées.

Le parlement "a une nouvelle fois échoué à trouver une majorité claire pour chacune des options" présentées, a réagi le secrétaire d'Etat au Brexit Stephen Barclay, rappelant que "la position légale par défaut est que le Royaume-Uni va quitter l'UE dans onze jours" sans accord.

"Cette Chambre a toujours refusé un Brexit sans accord, tout comme elle a refusé de renoncer au Brexit. Par conséquent, la seule option est de trouver un moyen permettant au Royaume-Uni de partir avec un accord", a-t-il ajouté.

La Première ministre Theresa May doit formuler un nouveau plan d'ici au sommet européen exceptionnel convoqué le 10 avril, si elle souhaite éviter au Royaume-Uni une sortie de l'UE sans accord au soir du 12. Elle n'a pas renoncé à présenter une quatrième fois son accord de divorce aux députés.

Parmi les solutions sur lesquelles ont voté les députés lundi figuraient les deux qui avaient recueilli le plus de suffrages la semaine dernière, à savoir l'organisation d'un référendum sur tout accord de divorce conclu avec Bruxelles et la mise en place d'une union douanière avec l'UE.

Une troisième option proposait d'arrêter le processus de Brexit en cas d'absence d'accord à deux jours de la date de sortie, qui a été reportée au 12 avril.

Enfin, la proposition d'un modèle "Norvège +", également connue sous le nom de "Common Market 2.0", préconisait le maintien du Royaume-Uni au sein du marché unique, synonyme de liberté de circulation des biens, capitaux, services et personnes, comme la Norvège, ainsi qu'une union douanière spécifique avec l'UE, soit une politique de droits de douane et commerciale commune.

L'auteur de cette dernière proposition "Norvège+", le conservateur Nick Boles, a annoncé qu'il quittait son parti, qu'il a accusé de "refuser un compromis".

- "Face à l'abîme" -

De son côté, Jeremy Corbyn, le chef du Parti travailliste, principale formation d'opposition, a qualifié de "décevant" le fait qu'aucune proposition n'ait dégagé de majorité. Mais il a souligné que l'accord de Mme May avait été rejeté par une marge plus grande et réclamé qu'une troisième série de "votes indicatifs" puisse se tenir, ce qui pourrait être le cas mercredi.

Malgré ses trois échecs depuis mi-janvier, Mme May n'a elle pas renoncé à représenter son accord de divorce aux députés s'il a "une chance raisonnable de succès", a déclaré son porte-parole lundi. Elle a convoqué un conseil des ministres exceptionnellement long mardi pour discuter la voie à suivre.

Quelle que soit la voie choisie, Theresa May doit divulguer ses plans au prochain sommet européen exceptionnel convoqué pour le 10 avril. Vendredi, elle avait rappelé que l'option "par défaut" était celle d'un Brexit sans accord ("no deal") le 12 avril, redouté par les milieux économiques.

La solution alternative consiste à demander un nouveau report, de plus longue durée, mais celui-ci devrait être justifié et obligerait le Royaume-Uni à organiser des élections européennes fin mai.

L'eurodéputé Guy Verhofstadt, référent sur le Brexit au Parlement européen, a lui estimé après les votes des députés que "Brexit dur devient presque inévitable". "Mercredi (jour d'une possible nouvelle série de votes indicatifs, ndlr), le Royaume-Uni a une dernière chance de sortir de l'impasse ou fera face à l'abîme".

Dans la matinée, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker avait lui prévenu que la patience des dirigeants européens était en train de "s'épuiser".

Avec AFP

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