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Bras de fer au Congrès américain sur le mur de Trump


Les démocrates Chuck Schumer, chef de la minorité au Sénat et Nancy Pelosi, qui dirige la minorité à la Chambre des représentants, lors de leur intervention au National Press Club à Washington, le 27 février 2017.
Les démocrates Chuck Schumer, chef de la minorité au Sénat et Nancy Pelosi, qui dirige la minorité à la Chambre des représentants, lors de leur intervention au National Press Club à Washington, le 27 février 2017.

Le mur à la frontière mexicaine voulu par Donald Trump était au coeur mardi des négociations budgétaires au Congrès américain, où l'opposition démocrate refuse absolument de voter le moindre dollar pour le chantier... et serait en passe d'emporter le bras de fer, selon ses chefs.

Le Congrès doit adopter impérativement un budget avant vendredi prochain, le 28 avril à minuit.

C'est la date au-delà de laquelle l'Etat fédéral américain n'est plus financé. Aux Etats-Unis, les administrations ne peuvent légalement fonctionner si le Congrès, gardien des cordons de la bourse, ne leur a pas voté de crédits de fonctionnements.

L'an dernier, alors que Barack Obama était encore président, les parlementaires avaient fixé ce rendez-vous intermédiaire au lieu de financer l'année budgétaire 2017 entière, jusqu'au 30 septembre, afin de pouvoir intégrer les priorités de Donald Trump en cours d'année.

Parmi ces priorités, le mur anti-clandestins qu'il s'est engagé à construire à la frontière avec le Mexique.

Le président républicain a demandé 1,4 milliard de dollars pour lancer le chantier mais l'opposition démocrate en fait un casus belli: ils feront obstruction, comme ils en ont le pouvoir, si des fonds sont inclus dans la prochaine loi budgétaire. Au risque de provoquer un "shutdown", une paralysie des administrations, comme en octobre 2013 quand des centaines de milliers de fonctionnaires avaient dû rester chez eux pendant plus de deux semaines (sauf les services essentiels de sécurité, etc.).

Un bras de fer vu mille fois au Congrès a donc recommencé... mais les démocrates pensaient mardi avoir fait plier le président républicain, déjà affaibli par l'échec du projet d'abrogation d'"Obamacare" en mars.

- Pression de Trump -

Les deux chefs de file démocrates du Congrès ont publié des communiqués lundi soir se félicitant que Donald Trump ait lâché du lest.

"C'est une bonne chose pour le pays que le président Trump ait écarté le sujet du mur des négociations", a déclaré le sénateur Chuck Schumer.

Même son de cloche de la représentante démocrate Nancy Pelosi, à la Chambre.

Mais la Maison Blanche n'avait pas officiellement confirmé le revirement supposé du dirigeant républicain.

En fait, majorité républicaine et opposition démocrate négocient depuis des semaines et les discussions ont été constructives, les chefs républicains ayant accepté de repousser à plus tard la question du financement du mur mexicain.

Récemment, Donald Trump avait exigé de ses alliés parlementaires le déblocage de fonds pour son mur avant d'atteindre symboliquement les 100 jours de mandat, samedi. Son directeur du Budget avait même évoqué la semaine dernière une sorte de chantage en proposant aux démocrates de financer "Obamacare"... en échange du mur.

Accentuant la pression, le président républicain a tweeté lundi que la muraille était "un outil très important pour empêcher l'arrivée de drogues dans notre pays et l'empoisonnement de notre jeunesse (et tant d'autres) !"

- 'Absolument pas' -

Au Sénat, l'appui d'une majorité qualifiée d'élus, et donc d'une partie du groupe démocrate, est indispensable en vertu des règles de fonctionnement de l'institution, ce qui donne la main haute à l'opposition.

Si aucun accord n'est confirmé avant vendredi soir, l'administration fédérale fermera. Les chefs du Congrès ont certifié que cela n'arriverait en aucun cas.

"Nous sommes certains qu'ils comprennent les priorités du président et qu'un accord sera trouvé avant vendredi soir", a seulement déclaré lundi le porte-parole du président, Sean Spicer.

Le président américain sait qu'il aurait été isolé en cas de "clash", son camp restant traumatisé par la paralysie de 2013 que les Américains avaient mise sur le dos du parti républicain.

Quand un parti contrôle tout le pouvoir américain, exécutif et législatif, il lui est difficile de blâmer la minorité pour les dysfonctionnements gouvernementaux.

"Nous ne pouvons absolument pas flirter avec l'idée d'une paralysie", dit le sénateur républicain Dan Sullivan.

Avec AFP

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