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Le président Trump s'attaque aux importations d'acier et invoque la défense nationale


Le président américain Donald Trump lors de la signature à la Maison-Blanche d'un mémorandum ordonnant une enquête sur l'impact de l'acier importé sur l'économie américaine, Washington, le 20 avril 2017.
Le président américain Donald Trump lors de la signature à la Maison-Blanche d'un mémorandum ordonnant une enquête sur l'impact de l'acier importé sur l'économie américaine, Washington, le 20 avril 2017.

Le président américain Donald Trump s'est attaqué jeudi aux importations d'acier, initiant une procédure s'appuyant sur des arguments de défense nationale qui pourrait déboucher sur des droits de douanes, voire des quotas.

"Ce n'est pas seulement le prix, ce ne sont pas seulement les emplois, cela a aussi à voir avec la sécurité nationale, ce dont on ne parle jamais", a affirmé M. Trump.

"L'acier est essentiel pour notre économie et notre armée. Ce n'est pas un domaine où nous pouvons nous permettre de dépendre d'autres pays", a-t-il encore estimé en recevant à la Maison Blanche des dirigeants de l'industrie sidérurgique américaine.

Il venait de signer un mémorandum demandant au département du Commerce de mener une enquête le plus rapidement possible dans le cadre de l'article 232 de la législation commerciale américaine, une procédure rarement invoquée qui s'appuie sur des arguments liés à la défense nationale pour limiter l'importation de produits et de biens aux Etats-Unis.

L'article 232 a notamment été utilisé dans les années 1970 lors de la crise pétrolière et plus récemment en 2001 également dans le cas de l'acier. Elle donne 270 jours au département du Commerce pour examiner la situation et rédiger ses conclusions après en avoir informé le ministère de la Défense.

Le secrétaire au Commerce américain Wilbur Ross a affirmé de son côté que les importations d'acier aux Etats-Unis avaient progressé de 19,6% sur un an au cours des deux premiers mois de l'année. Elles représentent 26% des quantités d'acier disponibles sur le marché américain, mettant en péril la survie de ce secteur car les aciéries américaines ne fonctionnent plus qu'à 71% de leurs capacités, a-t-il assuré.

Dans le précédent cas concernant l'acier en 2001, le ministère du Commerce avait finalement décidé de ne pas recourir à cette procédure, rappelle l'Association de l'industrie manufacturière américaine dans une note publiée jeudi.

Mais, au cas où il déciderait cette fois-ci que la situation justifie le recours à l'article 232, le ministère du Commerce pourrait décider, avec l'accord du président américain, d'imposer des droits de douane élevés ou des quotas sur les importations d'acier.

Aciers de blindage

"L'un des facteurs qui concerne la sécurité nationale est que si on a besoin d'augmenter rapidement la production, y aura-t-il encore le savoir-faire nécessaire, notamment pour les alliages particulièrement complexes dont a besoin pour les blindages, ce genre de choses", s'est interrogé M. Ross qui a lui-même fait fortune en rachetant à bas prix des aciéries avant de les restructurer.

Interrogé par la presse sur l'impact de cette décision sur les relations avec la Chine, M. Trump a rétorqué: "cela n'a rien à voir avec la Chine, ce qui se passe est au plan mondial".

De fait, l'acier importé aux Etats-Unis vient principalement du Canada, du Brésil, du Mexique, de Corée du Sud, de Russie, de Turquie et du Japon, la Chine ne représentant, selon les dernières statistiques disponibles pour février, que 54.622 tonnes sur un total mensuel de 2,435 millions de tonnes.

Le ministère du Commerce a rappelé que les Etats-Unis n'imposaient actuellement aucun tarif douanier sur l'acier mais soumettaient 152 catégories de produits dans ce secteur à des droits "antidumping".

Le marché mondial de l'acier connaît actuellement une grave crise liée à la surproduction, ce qui entraîne une forte baisse des prix.

La Chine, qui assure à elle seule environ la moitié de la production d'acier de la planète, est accusée par ses principaux partenaires commerciaux de vendre ses produits à perte.

En réponse, elle s'est engagée à réduire ses capacités de production de 100 à 150 millions de tonnes par an d'ici à 2020, sur un total de plus d'un milliard de tonnes actuellement. Mais selon un rapport datant de février, elle a encore accru ses capacités de production en 2016.

Avec AFP

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