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Les FDLR nient leur implication dans l'attaque mortelle contre l'ambassadeur Attanasio en RDC


 Un combattant du groupe rebelle FDLR, qui est pourchassé par les armées rwandaise et congolaise, monte la garde au fond de la brousse de l'est du Congo, le 6 février 2009.
Un combattant du groupe rebelle FDLR, qui est pourchassé par les armées rwandaise et congolaise, monte la garde au fond de la brousse de l'est du Congo, le 6 février 2009.

Les rebelles hutus rwandais des FDLR nient leur implication dans l'attaque qui a coûté la vie hier à l'ambassadeur de l'Italie, Luca Attanasio, dans l’Est de la RDC. Accusés par les autorités de Kinshasa, les FDLR pointent du doigt les armées congolaise et rwandaise.

Les Forces démocratiques de libération du Rwanda "demandent aux autorités congolaises et à la Monusco de faire toute la lumière sur les responsabilités de cet ignoble assassinat au lieu de recourir à des accusations hâtives".

Les FDLR affirment que "le convoi de l'ambassadeur a été attaqué dans une zone dite des +trois antennes+, près de Goma sur la frontière avec le Rwanda non loin d'une position des Forces armées de la RDC et des Forces rwandaises de Défense".

"Les responsabilités de cet ignoble assassinat est à rechercher dans les rangs de ces deux armées", accusent les FDLR.

Les autorités congolaises et rwandaises nient systématiquement toute présence de troupes rwandaises sur le territoire de la RDC.

Kinshasa a accusé lundi les rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), installées dans l'Est de la RDC, d'être responsables de l'attaque, qualifiée de "terroriste" par le président congolais Félix Tshisekedi.

Les FDLR, créées au début des années 2000 pour lutter contre le régime de Kigali, sont considérés comme l'un des nombreux redoutables groupes armés qui menacent au quotidien les civils dans l'Est de la RDC.

Luca Attanasio, 43 ans, est décédé après avoir été blessé par balles lorsqu’un convoi onusien dans lequel il circulait a été pris dans une embuscade dans la province du Nord-Kivu, près de la frontière avec le Rwanda. Son garde du corps italien et un chauffeur congolais du Programme alimentaire mondial (PAM) ont aussi été tués.

Cette province est considérée comme l'une des zones les plus dangereuses de RDC, à la lisière du parc national des Virunga. Mais selon des responsables humanitaires, la route sur laquelle circulait le convoi ne nécessitait pas d'escorte.

L'attaque du convoi dans lequel circulait l'ambassadeur a eu lieu sur la route nationale 2 qui longe de très près la frontière rwandaise, dans une zone de forêt dense et montagneuse, où les frontières ne sont pas étanches.

Route sans besoin d'escorte

Selon la présidence congolaise, le convoi est tombé dans une embuscade à 3 km de leur destination, la commune de Kiwanja, dans le territoire de Rutshuru, lorsque "les assaillants, au nombre de six, munis de cinq armes de type AK-47 ainsi que d'une machette" ont fait irruption.

"Ils ont procédé à des tirs de sommation avant d'obliger les occupants des véhicules à descendre et à les suivre dans le fin fond du parc (des Virunga) et ce, après avoir abattu l'un des chauffeurs afin de créer la panique", ajoute la présidence.

Alertés, les rangers et les militaires congolais présents dans les environs se sont mis à la poursuite des assaillants. "À 500 m (du lieu de l'attaque), les ravisseurs ont tiré à bout portant sur le garde du corps (italien), décédé sur place, et sur l'ambassadeur, le blessant à l'abdomen".

Selon un expert du Baromètre sécuritaire du Kivu (KST), "les FDLR sont à proximité du lieu où l'attaque a eu lieu. Ca relève du domaine du possible que ces rebelles rwandais soient responsables de cette attaque", a-t-il expliqué à l'AFP.

Le chef de la diplomatie italienne Luigi Di Maio s'exprimera dans la journée devant le Parlement sur cette attaque. Luca Attanasio était ambassadeur en RDC depuis octobre 2019.

Selon un responsable humanitaire de l'ONU dans le pays, la route empruntée ne nécessitait pas d'escorte militaire.

"Cette route était validée sans escorte, mais avec obligation d'un convoi de deux véhicules minimum", a déclaré mardi à l'AFP cette source s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.

Le PAM a de son côté indiqué dans un communiqué lundi que l'attaque s'est produite "sur une route qui avait été précédemment validée pour circuler sans escorte sécuritaire".

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a demandé à la RDC "d'enquêter avec diligence" sur cette attaque, condamnée fermement dans une déclaration par les 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU.

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