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Alpha Condé appelle ses partisans à faire bloc autour de lui


Le président guinéen Alpha Condé, portant un masque protecteur, participe à la convention RPG de son parti à Conakry avant l'élection présidentielle du pays le 6 août 2020 (Cellou Binani/AFP)
Le président guinéen Alpha Condé, portant un masque protecteur, participe à la convention RPG de son parti à Conakry avant l'élection présidentielle du pays le 6 août 2020 (Cellou Binani/AFP)

Le président guinéen sortant Alpha Condé a appelé sa communauté à faire bloc autour de sa candidature controversée à un troisième mandat, qualifiant l'élection de "guerre" entre le pouvoir et l'opposition.

"Cette élection n'est pas seulement une élection, c'est comme si nous étions en guerre", a déclaré M. Condé, dont les propos en langue malinké par visioconférence à ses partisans à Siguiri, dans son bastion électoral de l'Est du pays, ont été diffusés mardi soir par la télévision nationale.

M. Condé s'exprime habituellement en français durant ses interventions officielles.

"Les autres candidats ont fait un bloc pour me combattre", a-t-il rappelé, en référence à la décision récente de ses onze adversaires de former un collectif pour parler d'une seule voix sur le processus, dans un contexte de suspicion sur la validité des listes électorales.

Dans son premier discours de campagne le 19 septembre, également en malinké et diffusé par la télévision nationale, il avait mis en garde les électeurs de Kankan (Est) contre la tentation d'apporter leurs suffrages à un autre candidat issu de cette communauté.

"Si vous votez pour un candidat malinké qui n'est pas du RPG (Rassemblement du peuple de Guinée, au pouvoir, NDLR), c'est comme si vous votiez pour Cellou Dalein Diallo", le principal opposant, membre de la communauté peule, avait affirmé M. Condé.

"Dans la région du Fouta, il n'y a pas d'autre candidat que Cellou", avait-il souligné en référence au Fouta-Djalon (centre), à population majoritairement peule et fief électoral de M. Diallo.

Les peuls et les malinkés sont les deux principales communautés du pays et représentent à elles deux la grande majorité de la population.

"Vous n'avez pas oublié ce qu'il s'est passé après la mort de Sékou Touré", le premier président du pays, en 1984, avait-il ajouté, en référence au pillage de biens appartenant à des Malinkés après la tentative manquée du Premier ministre de l'époque, le colonel Diarra Traoré, appartenant à cette communauté, de prendre le pouvoir l'année suivante.

Ancien opposant historique, M. Condé, 82 ans, premier président démocratiquement élu en 2010 après des décennies de régimes autoritaires, a été réélu en 2015.

Il a fait adopter, lors d'un référendum contesté en mars, une nouvelle Constitution qui maintient la limite de deux mandats présidentiels. Mais lui et ses partisans arguent que ce changement de loi fondamentale remet les compteurs à zéro.

Ses adversaires dénoncent un "coup d'Etat constitutionnel". La protestation contre une nouvelle candidature de M. Condé a mobilisé à différentes reprises depuis octobre 2019 des milliers de Guinéens. Ces manifestations ont été à plusieurs reprises durement réprimées et des dizaines de civils ont été tués lors de heurts.

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