Les Pygmées congolais demandent une enquête après un massacre

Des survivants de la communauté pygmée Bambuti dans le petit village de Mbau Mikereba, dans la forêt de l'Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), 31 Août 2007. epa / PIERO POMPONI

En République démocratique du Congo, des défenseurs des "peuples autochtones" ont demandé mardi aux autorités congolaises de "mener des enquêtes" après le massacre de 46 Pygmées jeudi dans l'Est, pour identifier les auteurs de cette tuerie attribuée au groupe armé des Forces démocratiques alliées.

Lors d'une conférence de presse à Kinshasa, des Pygmées et leurs alliés ont demandé à l'Etat congolais "de cerner les causes profondes de cette barbarie", parlant du "massacre de pygmées par d'autres communautés, avec la complicité des Forces démocratiques alliées (ADF)".

Les Pygmées tués jeudi en Ituri près de la province voisine du Nord-Kivu étaient des propriétaires terriens, a indiqué à l'AFP le coordonateur de la Dynamique des groupes des peuples autochtones (DGPA), Patrick Saidi Hemedi.

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"Il n'y a rien qui prouve que ce sont les ADF qui ont perpétré ces massacres", a-t-il ajouté, parlant d'autres communautés voisines en "recherche de terres arables".

La tuerie a été attribuée par les autorités aux ADF, le groupe armé le plus violent parmi les dizaines encore actifs dans l'Est de la RDC.

Les ADF sont à l'origine des rebelles musulmans ougandais opposés au régime de Yoweri Museveni, qui ont fait souche dans l'Est de la RDC où ils se sont installés depuis 1995.

N'attaquant plus l'Ouganda voisin depuis des années, les ADF terrorisent les civils du territoire de Beni dans le Nord-Kivu (plus de 800 morts rien que depuis novembre 2019).

"Nous déplorons l'inertie des autorités", ont ajouté les organisateurs de la conférence de presse, en annonçant une marche jeudi à Kinshasa.

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Les défenseurs des peuples autochtones ont également demandé aux autorités "d'adopter et de promulguer en urgence la loi" sur la protection des droits des Pygmées. Une loi actuellement à l'étude au Parlement.