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Nouveaux heurts meurtriers entre Pygmées et Bantous en RDC


Des pêcheurs sur le lac Tanganyika, en 2005. (Saskia Marijnissen)
Des pêcheurs sur le lac Tanganyika, en 2005. (Saskia Marijnissen)

De nouveaux affrontements meurtriers ont éclaté entre Bantous et Pygmées en République démocratique du Congo (RDC), a indiqué dimanche la société civile qui évoque 55 morts, un bilan non confirmé de sources officielles.

Ce nouvel épisode d'un conflit foncier ancien entre Bantous sédentaires et Pygmées nomades a éclaté samedi dans la province du Tanganyika (sud-est).

"Des affrontements vers 5 heures du matin dans le village de Lambo-Kilela (à 140 km au nord-ouest du chef-lieu Kalemie) ont fait 55 morts, dont 45 Bantous, et plusieurs blessés", a affirmé un responsable de la société civile de la province, Modeste Kabanzi.

"Une équipe est déjà sur place pour évaluer les dégâts et pour nous donner un bilan fiable", a tempéré de son côté auprès de l'AFP le gouverneur provincial Ngoy Kitangala, parlant pour l'instant de cinq blessés.

"Il y a eu une attaque surprise des Pygmées vers 05h00 samedi", a-t-il ajouté, accusant "des bandits et des coupeurs de route à la recherche de nourriture".

Un responsable de la communauté pygmée nommé par le gouverneur, Modeste Mulezi, a regretté qu'"on accuse les Pygmées alors qu'il n'y a pas de témoin" de ces combats qui ont eu lieu en brousse.

De nombreux heurts interviennent entre des Bantous Luba et Pygmées Twa depuis décembre 2013 dans le nord du Katanga (région grande comme l'Espagne, morcelée en 2015 en quatre provinces dont le Tanganyika). Quatre personnes ont ainsi été tuées la semaine dernière et un village brûlé.

Ce conflit, l'un des nombreux foyers de tensions en RDC, est antérieure à l'indépendance du pays (1960). Souvent considérés comme des citoyens de seconde zone, les Pygmées cherchent à faire reconnaître leurs droits, se heurtant souvent au refus de la majorité bantoue.

En février, un accord de non agression a été conclu sous la médiation du gouvernement central, des autorités locales et de la mission de l'ONU en RDC (Monusco).

En septembre 2016, quatre Bantous avaient été condamnés à 15 ans de prison pour crimes contre l'humanité, en lien avec ce conflit.

Avec AFP

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