Ancien opposant historique et premier président démocratiquement élu de ce pays d'Afrique de l'Ouest, Alpha Condé, dont le deuxième mandat s'achève en 2020, a souvent contesté la pertinence de la limitation du nombre de mandats sur le continent. En Guinée, ils sont au nombre de deux au maximum.
"En tant que citoyen, j'ai posé la question au gouvernement, en invitant chaque ministre à se prononcer sur le principe d'une nouvelle Constitution. La réponse était unanime. C'est oui, il nous faut une nouvelle Constitution", a déclaré mercredi M. Fofana lors d'une conférence de presse marquant le premier anniversaire de sa nomination. "Donc en tant que citoyen, je dis oui à une nouvelle Constitution, et en tant que gouvernant, je dis oui", a-t-il conclu.
M. Condé, 81 ans, n'a jusqu'à présent pas officiellement annoncé de révision de la Constitution afin de pouvoir se représenter en 2020, mais plusieurs de ses déclarations récentes ont été interprétées en ce sens. Le 18 mai, la direction de son parti lui a demandé "avant la fin de son second mandat, de doter le pays d'une loi fondamentale votée par référendum par le peuple souverain".
This week a movement was launched in Guinea by opposition & activists who say President Condé wants to amend constitution in order to run for a 3rd term.(Signs have also popped up in parts of the country in support of him) (Images Guinee 360) pic.twitter.com/sMEVbNrTNW
— Samira Sawlani (@samirasawlani) April 7, 2019
Une révision de la loi fondamentale est en revanche combattue par le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), créé en avril par les principaux partis d'opposition, des associations de la société civile et des syndicats pour s'opposer à un troisième mandat.
"Nous avons une Constitution qui consacre une douzaine d'institutions républicaines dont le fonctionnement est d'un coût très lourd", a déclaré le chef du gouvernement, sans citer l'hypothèse d'une levée de l'interdiction d'exercer plus de deux mandats présidentiels.
M. Fofana a aussi dit avoir "pris acte" de la démission récente, "pour des raisons personnelles", de son ministre de la Justice, Cheick Sako.
Dans une lettre au chef de l'Etat, M. Sako expliquait n'avoir "pas été associé à la rédaction de la nouvelle Constitution en (sa) qualité de garde des sceaux". "Compte tenu de ma position personnelle contre toute modification ou changement de la Constitution en vigueur, vous comprendrez que je ne puisse plus continuer à exercer la fonction de ministre de la Justice", ajoutait-il.
La démission de M.Cheick Sako Ministre d%27État chargé de la Justice est un acte de courage et de conviction. Il montre ainsi son opposition à toute modification ou de changement de la constitution en vigueur. La Guinée a besoin de tel responsable qui privilégie l%27intérêt national pic.twitter.com/8B8BkxpIVW
— Bah Oury (@bahourykigna) May 27, 2019
Avec AFP