Déduction sur salaire pour les fonctionnaires grévistes au Tchad

Le président tchadien Idriss Deby, à son arrivée à N'Djamena, Tchad, 26 décembre 2017.

Le gouvernement tchadien va opérer une "déduction automatique des jours non travaillés" sur le salaire des agents de la fonction publique en grève depuis lundi, ont annoncé les autorités.

"Tous les chefs de département (doivent opérer) le recensement obligatoire et hebdomadaire des agents absents afin qu'une déduction automatique sur salaire des jours non travaillés à partir de février de l'année en cours soit mise en oeuvre", a indiqué le Premier ministre, selon des propos rapportés à la presse par la porte-parole du gouvernement Madeleine Alingué.

Lundi, les principaux syndicats tchadiens avaient appelé à la grève générale et illimitée dans le secteur public après que les fonctionnaires eurent constaté une baisse de leur salaire de janvier, conséquence de la loi de finances 2018 qui ampute les émoluments des fonctionnaires d'une partie de leurs primes et indemnités.

Durant le Conseil des ministres - qu'il dirigeait en l'absence du président Idriss Déby Itno, en déplacement à Dakar - le Premier ministre Pahimi Padacké a indiqué que le gouvernement avait formulé plusieurs propositions aux syndicats pour combler le déficit de la masse salariale.

Selon Pahimi Padacké, les partenaires sociaux "n'ont pas apporté de propositions claires et précises" mais "le dialogue doit se poursuivre (...) dans la recherche de la paix sociale au Tchad".

Le Premier ministre a ajouté que les forces de l'ordre répondraient "promptement" à toute "sortie intempestive de jeunes instrumentalisés et manipulés politiquement".

Allié de la France et de l'Occident dans la lutte contre le jihadisme au Sahel, le Tchad traverse depuis deux ans une sévère récession économique, conséquence de la chute des prix du pétrole depuis 2014, alors que près de 40% de la population de plus de 14 millions d'habitants vit sous le seuil de pauvreté.

Les récentes mesures d'austérité et la montée des prix du carburant ont été les déclencheurs d'une grogne sociale grandissante aux allures de fronde contre le régime du président Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis 1990.

Avec AFP