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Washington craint une flambée de violence après l'ultimatum du président au Burundi


Samantha Power, ambassadrice américaine aux Nations Unies
Samantha Power, ambassadrice américaine aux Nations Unies

Les Etats-Unis ont fait part jeudi de leurs craintes de voir de nouvelles violences au Burundi après l'ultimatum posé par le président Pierre Nkurunziza, qui a demandé aux insurgés de se rendre avant le 7 novembre.

Pierre Nkurunziza a donné lundi cinq jours aux insurgés qui ont pris les armes dans le cadre de la contestation de son troisième mandat pour rendre les armes, "un dernier appel" pour tenter de mettre fin à des mois de violences.

L'annonce fin avril de la candidature de M. Nkurunziza à un troisième mandat a plongé le Burundi dans une grave crise politique émaillée de violences. L'opposition, la société civile et une partie du camp présidentiel jugent ce nouveau mandat contraire à la Constitution et à l'Accord d'Arusha ayant mis fin à la guerre civile (1993-2006).

"Les Etats-Unis expriment leurs grandes craintes que cet ultimatum de cinq jours émis par le président ne déclenche des violences à partir du week-end prochain", a indiqué dans un communiqué l'ambassadrice américaine auprès des Nations unies, Samantha Power.

Celle-ci a ajouté que le gouvernement, les milices et les forces d'opposition faisaient usage d'une "rhétorique dangereuse, irresponsable", qui risque de déclencher davantage de violences.

Elle a notamment pointé du doigt le chef du Sénat, Révérien Ndikuriyo, pour l'utilisation "d'un langage de l'horreur que la région n'a plus connu depuis 20 ans", en référence au génocide au Rwanda, pays voisin.

M. Ndikuriyo a dit à ses partisans: "vous devez pulvériser, vous devez exterminer ces gens qui ne sont bons qu'à mourir. Je vous donne cet ordre, allez-y !", selon le communiqué américain.

Samantha Power a appelé le gouvernement à entamer un dialogue avec l'opposition et à donner aux observateurs des droits de l'homme de l'Union africaine libre accès au pays.

En juillet, le scrutin qui a offert à M. Nkurunziza son troisième mandat n'a été jugé ni libre ni crédible par les observateurs des Nations unies. Environ 200 personnes ont été tuées depuis et 200.000 ont quitté le pays.

Le président a promis l'amnistie, contre une "formation civique" de deux semaines, aux opposants qui rendent les armes d'ici le 7 novembre.

Avec AFP

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