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Washington demande à Kabila de quitter le pouvoir après les élections


L'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Nikki Haley, et le président Joseph Kabila, Kinshasa, RDC, le 27 octobre 2017 (VOA/Top Congo)
L'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Nikki Haley, et le président Joseph Kabila, Kinshasa, RDC, le 27 octobre 2017 (VOA/Top Congo)

Les États-Unis ont demandé au président congolais Joseph Kabila de "quitter le pouvoir après les élections" annoncées pour décembre 2018, dans un communiqué du département d'État, saluant la publication de ce calendrier électoral.

Selon ce calendrier publié, une élection présidentielle est prévue en République démocratique du Congo le 23 décembre 2018. M. Kabila est au pouvoir depuis 2001, son dernier mandat a expiré le 20 décembre 2016. La Constitution lui interdit de se représenter, mais la justice l'autorise à rester en fonction jusqu'à l'élection de son successeur.

Herman Cohen joint par Eddy Isango
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"Les États-Unis notent qu'il importe au président Kabila de respecter la Constitution de la RDC, tel que réaffirmé dans l'accord de la Saint Sylvestre, de ne pas chercher à exercer un troisième mandat et de quitter le pouvoir après les élections", selon le communiqué dans une référence à l'accord pouvoir-opposition du 31 décembre 2016, qui prévoyait des élections d'ici décembre 2017.

Herman Cohen, ancien sous-secrétaire d’Etat américain aux affaires africaines, confirme à VOA Afrique que l’intérêt de l’administration Trump est grand sur la question congolaise. Il estime que la politique de son pays en vers l’Afrique et en particulier envers la RDC n’a pas changé depuis le président Obama.

"Le Bureau des affaires africaines est dans les bonnes mains, ils ont donné des recommandations. Les sénateurs, aussi. Presque tout le monde dans le gouvernement des Etats-Unis, soit le parlement soit l’administration, est d'accord que le président Kabila doit partir, doit quitter le pouvoir. Il faut qu’il y ait une élection démocratique. La politique n’a pas vraiment changé depuis Obama," souligne M. Cohen.

La commission électorale a finalement annoncé dimanche que l'élection présidentielle se tiendra finalement le 23 décembre 2018.

Dans leur communiqué, les États-Unis demandant à la RDC "la fin des poursuites motivées par des raisons politiques, la libération des prisonniers politiques et le respect du droit de réunion et d'association pacifiques", et la possibilité de "tenir des rassemblements publics pacifiques sans immixtion ou intimidation de la part du gouvernement".

Les États-Unis se déclarent "résolus à travailler avec le peuple et les institutions de la RDC, l'Union Africaine, les partenaires régionaux et internationaux et la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco)" pour que les "quelque 45 millions d'électeurs congolais puissent voter à temps et comme prévu en décembre 2018".

L'opposition et des mouvements citoyens rejettent ce calendrier électoral, souhaitant une "transition sans Kabila" à partir du 31 décembre 2017.

Le Mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) a appelé les Congolais "au soulèvement" avec une première journée de manifestations le 15 novembre.

"Mme Haley a dit qu’il faut qu’il y ait l’élection dans l’année 2018. Comme c’est tard, c’est une déception. Je crois que Mme Haley a tracé une ligne rouge. Il faut qu’il y ait élections démocratiques. Il ne faut pas que le président Kabila se représente comme candidat. Et il faut que tout le monde soit éligible y compris les prisonniers politiques, les gens comme Moïse Katumbi qui sont en exil. Et s’il y a encore un glissement, il y aura des sanctions au plus haut niveau," précise à VOA Afrique M. Cohen.

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