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Victoires démocrates à des élections locales contre les candidats de Trump


Des partisans de Ralph Northam célébrant la victoire du candidat démocrate au poste de gouverneur en Virginie, George Mason University, Fairfax, Virginie, le 7 novembre 2017.
Des partisans de Ralph Northam célébrant la victoire du candidat démocrate au poste de gouverneur en Virginie, George Mason University, Fairfax, Virginie, le 7 novembre 2017.

Deux candidats démocrates ont été élus gouverneurs mardi aux Etats-Unis, battant les candidats du parti républicain de Donald Trump, dont l'impopularité a atteint un point bas.

Dans ces scrutins, les enjeux locaux se mêlaient à une sorte de référendum sur le locataire de la Maison Blanche, ou du moins ses idées et son parti. Mais les démocrates, en manque de bonnes nouvelles, ont déjà revendiqué un rejet net du milliardaire, qui fête mercredi le premier anniversaire de son élection.

L'analyse du professeur Souleymane Bachir Diagne, de l'université Columbia, au micro d'Idrissa Seydou Dia
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Les Etats-Unis compteront bientôt un gouverneur démocrate de plus, avec l'élection dans le New Jersey de Phil Murphy, qui était favori pour succéder à un républicain qui soutint avec enthousiasme Donald Trump l'an dernier, Chris Christie.

Et en Virginie, une élection à suspense s'est conclue par la victoire du démocrate Ralph Northam, qui a battu sans trop de difficultés le républicain Ed Gillespie, un ancien cacique du parti reconverti en héraut des idées populistes et nationalistes. Il succédera à un autre démocrate.

Sur 95% des bureaux de vote, Ralph Northam, un pédiatre de 58 ans, obtenait environ 53% des voix, contre 45% pour Ed Gillespie, ancien lobbyiste et patron du parti républicain.

Donald Trump, depuis l'Asie, a rapidement pris ses distances avec le perdant.

"Ed Gillespie a travaillé dur mais ne s'était pas pleinement associé à moi ni à mes idées", a-t-il écrit sur Twitter.

Le candidat républicain, issu de l'establishment, avait en réalité fait un virage à droite et repris une partie du discours "trumpiste" sur l'immigration clandestine, la criminalité, la controverse sur l'hymne national parmi les footballeurs américains, ou encore les statues célébrant les héros sudistes de la guerre de Sécession.

Mais il s'était efforcé de ne pas s'afficher avec le milliardaire. Le président n'avait été convié à aucun meeting et n'avait fait que publier des messages de soutien.

"Trump occupe tellement d'espace dans la politique américaine qu'il est difficile pour les républicains de s'en dissocier", dit à l'AFP le professeur de science politique Michael McDonald, de l'université de Floride.

Enseignements pour 2018

La soirée est une sorte de revanche pour les démocrates, qui n'ont réussi à conquérir aucun siège lors des cinq élections partielles au Congrès tenues depuis le début de l'année.

"Les électeurs ont rejeté l'agenda Trump-Pence", s'est félicité le président du parti démocrate, Tom Perez. "Les succès de ce soir ne sont que le début", a-t-il dit.

Ralph Northam avait qualifié son adversaire de "lobbyiste en chef de M. Trump".

Le gouverneur est le chef de l'exécutif de l'Etat, doté de pouvoirs dans les domaines économiques, fiscaux, de police ou encore d'éducation. Il promulgue les lois votées par le parlement local.

Le résultat de mardi pourrait forcer les futurs candidats républicains à revoir leur stratégie, entre modération et "trumpisme" forcené. Peu avant la fermeture des bureaux de vote, l'élu républicain local pro-Trump, Corey Stewart, avait estimé qu'une victoire d'Ed Gillespie aurait montré "que le message Trump fonctionne".

Sa défaite change le calcul de ceux qui se présenteront aux suffrages des électeurs l'an prochain, lors des élections législatives de novembre 2018.

Nombre de sénateurs républicains sortants devront également survivre aux primaires qui seront organisées au printemps - des primaires où Stephen Bannon, l'ex-conseiller présidentiel, a fait voeu de sortir les parlementaires sortants afin de sauver la révolution trumpiste des griffes de l'establishment.

Fin septembre, une primaire sénatoriale avait donné un aperçu de ce combat interne au parti républicain. Le président avait soutenu le sénateur sortant de l'Alabama, mais les électeurs lui avaient préféré un magistrat ultra-conservateur, Roy Moore, soutenu par Stephen Bannon.

La cerise sur le gâteau pour les démocrates, mardi soir, serait la conquête inattendue de l'assemblée locale de Virginie, appelée la chambre des délégués.

"Si les démocrates remportent la chambre des délégués, cela montre qu'une vague démocrate est en train de monter", estime le professeur Michael McDonald.

Pour lui, si les républicains perdent le contrôle d'une assemblée longtemps acquise, "ils pourraient très bien perdre la Chambre des représentants", la chambre haute du Congrès, en novembre 2018. Les dépouillements étaient en cours.

Avec AFP

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