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Une soixantaine de militants pro-Biafra jugés après des violences au Nigeria


Une manifestation en soutien au leader pro-Biafra Nnamdi Kanu, le 1er décembre 2015 à Abuja.
Une manifestation en soutien au leader pro-Biafra Nnamdi Kanu, le 1er décembre 2015 à Abuja.

Soixante membres présumés d'un mouvement réclamant l'indépendance du Biafra ont comparu lundi devant un tribunal nigérian qui a décidé de les maintenir en détention provisoire après des affrontements avec les forces de l'ordre dans le sud-est du Nigeria.

Les inculpés, tous désignés par la justice comme membres du mouvement indépendantiste pour les peuples indigènes du Biafra (IPOB), sont accusés de nombreuses infractions, dont "tentative de meurtre" et "acte de terrorisme".

Selon le porte-parole de la police de l'Etat d'Abia, Geoffrey Ogbonna, l'affaire jugée devant le tribunal de la capitale régionale, Umuahia, a été ajournée au 25 octobre.

Sept autres personnes avaient également comparu devant la justice dans le cadre des récentes violences impliquant des partisans pro-Biafra la semaine dernière à Aba, le centre économique du même Etat.

L'IPOB revendique la création d'une république du Biafra. En 1967, la déclaration unilatérale d'indépendance de cette région à grande majorité igbo avait entraîné une guerre civile qui avait duré trois ans et fait plus d'un million de morts, principalement de maladies et de famine.

Les tensions vont croissant dans la région depuis l'arrestation en octobre 2015 du leader du groupe, Nnamdi Kanu, détenu jusqu'à sa libération sous caution en avril dernier. Son procès pour trahison et atteinte à la sécurité de l'Etat devrait débuter à Abuja le mois prochain.

L'armée a massivement déployé des troupes dans l'Etat d'Abia début septembre, officiellement dans le cadre d'opérations de lutte contre la criminalité, mais l'IPOB a dénoncé une répression sanglante ciblant ses militants, au cours de laquelle plusieurs auraient été tués.

Des heurts violents ont opposé l'armée et indépendantistes dans l'Etat d'Abia et la ville pétrolière de Port Harcourt, dans l'Etat voisin de Rivers. Ces violences ont ensuite menacé de prendre une dimension interethnique plus large lorsque des troubles ont éclaté dans la ville de Jos, dans le centre du pays.

Le 15 septembre, le gouvernement d'Abuja a officiellement classé l'IPOB comme organisation terroriste, l'accusant d'attiser des tensions en faisant courir de fausses informations sur un prétendu "génocide" contre les Igbos.

Le ministre de l'Information et de la Culture, Lai Mohammed, avait affirmé mercredi dernier que le "siège financier" de l'IPOB se trouvait en France.

Paris a réagi en affirmant n'avoir "aucune connaissance d'une présence particulière de l'IPOB en France".

"Nos autorités n'ont jamais été contactées à ce sujet, nous l'avons appris dans la presse. Nos relations avec le pays sont excellentes, donc ça nous a vraiment surpris", a expliqué lundi à l'AFP l'ambassadeur de France au Nigeria, Denys Gauer.

"Notre position est totalement claire par rapport au Biafra. Nous sommes pour un Nigeria uni", a-t-il ajouté.

Avec AFP

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