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Une dizaine de Peuls tués en trois jours dans le centre du Mali


Le marché à Gao au Mali. (VOA/ Kassim Traoré)
Le marché à Gao au Mali. (VOA/ Kassim Traoré)

Une dizaine de civils peuls ont été tués ces derniers jours à Ouenkoro, une localité du centre du Mali proche du Burkina Faso, a affirmé jeudi à l'AFP le maire de la localité, Cheick Harouna Sankaré, accusant des membres d'un groupe de chasseurs dogons.

Ces accusations interviennent au lendemain de l'annonce par le groupe Dan Nan Ambassagou, affiliés aux chasseurs traditionnels dogons, de son désengagement il y a quelques jours du cessez-le-feu observé depuis plus d'un mois. "Des terroristes peuls massacrent nos parents dogons sans armes. C'est terminé, nous reprenons la protection des populations", a déclaré mercredi à l'AFP Moussa Togoun, un proche du chef militaire du groupe, Youssouf Toloba.

Depuis l'apparition il y a trois ans dans le centre du Mali du groupe jihadiste du prédicateur peul Amadou Koufa, les violences intercommunautaires se multiplient entre les Peuls, traditionnellement éleveurs, et les ethnies bambara et dogon, pratiquant majoritairement l'agriculture. Ces violences ont fait plus de 500 morts civils depuis le début de l'année, selon l'ONU.

"Dans ma ville de Ouenkoro, hier (mercredi), neuf civils peuls ont été tués par des chasseurs dogons qui ont dit qu'ils ont rompu la trêve. Avant-hier, trois autres civils peuls ont été tués", a déclaré jeudi à l'AFP M. Sankaré, qui était candidat à l'élection présidentielle de juillet-août.

Le maire de cette localité proche de la frontière burkinabè s'est dit "en colère contre ces gens qui tuent de simples citoyens sans défense". "Il faut arrêter les amalgames. Ce n'est pas parce qu'on est peul qu'on est terroriste. Les populations civiles doivent être protégées, pas pourchassées, ou assassinées", a-t-il poursuivi.

Un autre élu de la localité, qui n'a pas souhaité être nommément cité, a confirmé la mort de neuf civils à Ouenkoro.

Un responsable de l'aile politique de Dan Nan Ambassagou, David Tembiné, a désavoué mercredi la dénonciation par la branche militaire de l'"engagement en faveur d'un cessez-le-feu unilatéral" qu'elle avait signé le 27 septembre. "Si nos combattants constatent des violences opérées par des terroristes peuls ou autres sur le terrain, ils doivent le signaler à l'armée", a déclaré à l'AFP M. Tembiné.

Un peu plus au nord, des attaques attribuées à des chasseurs dogons ont visé ces derniers jours le village à majorité peule de Djabel, dont le chef a été assassiné mardi par des "terroristes" à la foire de la localité voisine de Bankass, avait indiqué un élu local, sans autre précision.

L'association de défense des droits des populations pastorales Kisal a imputé cet assassinat à un groupe de chasseurs.

Les Peuls dénoncent des exactions de la part de groupes de chasseurs, tolérées voire encouragées selon eux au nom de la lutte contre les jihadistes, par les autorités ou l'armée, ce que dément le gouvernement.

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