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Un groupe armé dogon annonce une trêve au Mali


Les membres de l'ethnie Dogon rentrent dans leur village d'origine après l'arrivée des islamistes, à Binta, Mali, 1er février 2013.
Les membres de l'ethnie Dogon rentrent dans leur village d'origine après l'arrivée des islamistes, à Binta, Mali, 1er février 2013.

Le chef d'un groupe armé dogon accusé d'exactions envers des civils peuls dans le centre du Mali s'est engagé à un cessez-le-feu lors d'une rencontre à Mopti entre les deux communautés présidée par le Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maïga.

Dans le centre du Mali, les violences intercommunautaires se multiplient depuis trois ans entre Peuls, traditionnellement éleveurs, et les ethnies bambara et dogon, pratiquant majoritairement l'agriculture.

"Dogons, Peuls, nous sommes des frères. Je dépose les armes, mais il faut que l'Etat malien assure la sécurité de tous les citoyens", a déclaré à l'AFP Youssouf Toloba, chef d'état-major du groupe Dan Nan Ambassagou, affilié aux chasseurs traditionnels dogons.

"Il faut que l'Etat malien trouve du travail aux jeunes", a poursuivi M. Toloba, resté invisible ces derniers mois, dont le groupe a signé la semaine dernière un "engagement en faveur d'un cessez-le-feu unilatéral", consulté par l'AFP, après avoir repoussé une initiative en ce sens un mois auparavant.

Le Premier ministre a assuré de "la volonté du gouvernement malien de faire tout ce qu'il faut pour ramener la paix, pour la consolider", promettant une présence accrue de l'Etat par les projets de développement.

M. Maïga avait présidé en mars à Koro, près de la frontière burkinabè, épicentre de ces violences, une rencontre de réconciliation entre dirigeants peuls et dogons où il s'était engagé à "désarmer de gré ou de force les milices".

Mais ces violences se sont au contraire multipliées. Depuis le début de l'année, elles ont fait plus de 300 morts parmi les civils dans le centre du pays, selon l'ONU.

Les Peuls dénoncent des exactions de la part de groupes de chasseurs, tolérés voire encouragés selon eux au nom de la lutte contre les jihadistes, par les autorités ou l'armée, ce que dément le gouvernement.

Plus tôt dans la journée, à l'occasion de la rentrée des classes, le Premier ministre avait mené près de Mopti une opération de réouverture d'écoles fermées à cause de l'insécurité.

"L'Etat va renforcer la sécurité pour permettre aux enfants d'aller à l'école. Nous serons présents plus que jamais", a-t-il déclaré.

M. Maïga a également procédé à la distribution de kits scolaires et annoncé le financement de cantines pour encourager les enfants à retourner en classe.

Il s'est également rendu à Bandiagara pour la pose de la première pierre d'une université.

"A la fin de l'année scolaire, en raison de l'insécurité résultant des menaces et des attaques de groupes extrémistes violents, 735 écoles sont restées fermées" au Mali, dont 464 dans la région de Mopti, souligne dans son dernier rapport trimestriel sur le pays le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

Il a été établi "que 1.108 écoles avaient fermé leurs portes au moins une fois (pendant 20 jours d'affilée) durant l'année scolaire 2017-18" privant "332.400 enfants de scolarité", selon le rapport.

Avec AFP

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