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Un nouveau militaire tué en zone anglophone au Cameroun


La police patrouille dans une rue de Buea, à 60kms à l'ouest de Douala, 1er octobre 2017.
La police patrouille dans une rue de Buea, à 60kms à l'ouest de Douala, 1er octobre 2017.

Un militaire camerounais a été égorgé par des sécessionnistes présumés dans la nuit de jeudi à vendredi dans le sud-ouest du Cameroun, portant à quatre le nombre de soldats tués en zone anglophone en moins d'une semaine, rapporte une source officielle.

"Dans la nuit du 9 au 10 novembre, un soldat en service au 22ème Bataillon d'infanterie motorisée a été tué, cruellement égorgé par une escouade de terroristes", a affirmé le porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary, dans une déclaration vendredi soir.

L'incident a eu lieu dans la région administrative du Sud-ouest, qui constitue avec la région voisine du Nord-ouest la partie du pays où vit la minorité anglophone, théâtre depuis fin 2016 d'une grave crise socio-politique aux accents sécessionnistes.

Ce militaire "assurait, en même temps que plusieurs de ses camarades, la garde du pont reliant le Cameroun au Nigeria voisin, à hauteur de la localité d'Akwem, non loin de la ville de Mamfe", a précisé M. Tchiroma.

"La victime a été surprise par ses assassins alors qu'elle s'était" éloignée vers un bosquet, a-t-il expliqué. Il s'agit du premier soldat tué dans la région administrative du Sud-ouest, alors que trois autres militaires ont été tués depuis le début de la semaine dans la région du Nord-ouest, toujours en zone anglophone.

"Au total, quatre membres des Forces de défense et de sécurité sont tombés sous les balles de terroristes se réclamant du mouvement sécessionniste connu sous le nom de +Southern Cameroons Ambazonia Consortium United Front (Scacuf)+, a accusé M. Tchiroma, assurant que ces attaques "ont été dument revendiquées dans un communiqué signé de cette organisation et rendu public".

Dans un communiqué publié jeudi sur son compte twitter, Sisiku Ayuk Tabe, "président" auto-proclamé de "l'Ambazonie", l'Etat que les séparatistes anglophones disent avoir créé, a pour sa part condamné ces assassinats et a assuré qu'ils avaient été perpétrés par "des individus inconnus du gouvernement intérimaire ambazonien".

Selon le porte-parole du gouvernement, "six dangereux suspects", âgés de 21 à 32 ans, ont été interpellés en possession de munitions de 7,62 mm, au moment où ils s'apprêtaient à franchir la frontière en direction d'un pays voisin", après le meurtre lundi du premier gendarme.

Les deux autres gendarmes ont été tués par balles dans la nuit de mardi à mercredi dans des incidents séparés à Bamenda (l'un des épicentres de la crise). L'arme de service de l'un d'entre eux, une kalachnikov, a été emportée avec ses munitions.

Toujours selon M. Tchiroma, des douilles retrouvées sur place, proviennent d'armes de guerre et ne correspondent à aucun matériel en service dans l'armée camerounaise. Les autorités camerounaises suspectent certains séparatistes de se servir du Nigeria comme base arrière et de s'y approvisionner en armes.

Vendredi, le gouverneur de la région du Sud-ouest, Bernard Okalia Bilaï, a par ailleurs ordonné la "fermeture des armureries", l'obligation de déclaration pour tous les détenteurs d'armes, l'"interdiction de vente d'armes et munitions", la "suspension de toute activité de chasse avec des armes à feu", ainsi que l'interdiction d'user de ces mêmes armes à feu lors de funérailles ou d'obsèques.

Il a aussi annoncé une interdiction de circuler pour les mototaxis de 19H00 à 6H00, et demandé aux autorités traditionnelles et chefs de quartiers de procéder au recensement des personnes de passage dans leurs localités ou quartiers.

Ces mesures sont applicables depuis vendredi, selon le texte du gouverneur qui n'en précise toutefois pas la durée. Dans le Nord-ouest, un couvre-feu nocturne a été instauré depuis mercredi jusqu'au 23 novembre.

Avec AFP

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