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L'ONU dénonce un manque cruel de fonds qui alimente la crise en Centrafrique


Des déplacés dans un camp près de l’aéroport de Bangui, 19 janvier 2014.
Des déplacés dans un camp près de l’aéroport de Bangui, 19 janvier 2014.

"Il faut rapidement saisir ce qui pourrait présenter la dernière occasion d'empêcher une nouvelle escalade de la crise", a déclaré Najat Rochdi, coordinatrice humanitaire et coordinatrice résidente des Nations unies en République centrafricaine.

Un manque cruel de fonds destinés à aider la Centrafrique risque de laisser la voie libre aux groupes armés qui ravagent le pays et de ruiner les espoirs de paix, a estimé jeudi l'ONU.

"Il faut rapidement saisir ce qui pourrait présenter la dernière occasion d'empêcher une nouvelle escalade de la crise", a déclaré Najat Rochdi, coordinatrice humanitaire et coordinatrice résidente des Nations unies en République centrafricaine.

L'un des pays les plus pauvres au monde, la Centrafrique est en proie à des groupes armés qui se battent pour le contrôle des ressources (or, diamant, bétail) depuis 2013.

Une nouvelle flambée de violences intercommunautaires a fait plus de 100 morts et forcé quelque 100.000 personnes à fuir leurs foyers au cours des deux dernières semaines, selon des chiffres de l'ONU.

Plus de 500.000 personnes au total sont déplacées en Centrafrique et un nombre équivalent s'est réfugié dans les pays voisins, dont plus de 120.000 en République démocratique du Congo (RDC). "Au total, aujourd'hui, plus d'une famille sur cinq a été obligée de quitter leur maison", a indiqué l'ONU.

Mais le niveau de l'aide internationale reste à un niveau dramatiquement bas.

Le plan de réponse humanitaire pour 2017, qui s'élève à 399,5 millions de dollars, n'a jusqu'à présent été couvert qu'à hauteur de 25%.

"Cette crise de plus en plus aigüe nécessite un engagement fort de tous les partenaires", a déclaré Mme Rochdi. "Ce n'est pas le moment de laisser tomber la population de la République centrafricaine. Ce n'est pas le moment de renoncer à la paix".

Elle a rappelé qu'en Centrafrique, où vivent 4,5 millions d'habitants, près d'une personne sur deux dépend de l'aide humanitaire pour survivre, deux sur trois n'ont pas accès à l'eau potable et près de 40.000 enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition.

Les travailleurs humanitaires ont été contraints de réduire leurs activités et les rations alimentaires ont été divisées par deux.

"À moins que les acteurs humanitaires ne disposent de moyens suffisants, des dizaines de milliers de personnes parmi les plus vulnérables seront exclues de l'aide, plusieurs d'entre elles seront tuées, et des zones entières du pays se retrouveront abandonnées, livrées aux groupes armés", a averti Mme Rochdi. L'accroissement de l'aide est le seul moyen de "sauver la paix", a-t-elle martelé.

La Centrafrique a basculé dans les massacres de masse en 2013 avec le renversement à du président Bozizé par l'ex-Séléka, entraînant une contre-offensive des anti-Balakas.

L'intervention de la France (2013-2016) et de la Mission des Nations unies (Minusca, 12.500 hommes) ont ramené le calme dans Bangui mais 50 à 60% du pays reste sous le contrôle des groupes armés.

Avec AFP

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