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Trump tempête contre l'enquête en destitution maintenue malgré sa visite en Europe


Le président américain Donald Trump s’adresse aux journalistes, avant sont départ pour le sommet de l’OTAN à Londres, le 2 décembre 2019.
Le président américain Donald Trump s’adresse aux journalistes, avant sont départ pour le sommet de l’OTAN à Londres, le 2 décembre 2019.

Une "véritable honte": Donald Trump a éreinté lundi les démocrates pour avoir prévu une audition dans l'enquête en destitution qui le vise à Washington tandis qu'il se trouve au Royaume-Uni pour un sommet de l'Otan.

S'il dénonce depuis des semaines une "chasse aux sorcières", voire même une tentative de coup d'Etat, le président républicain s'est particulièrement indigné que les démocrates organisent une audition publique mercredi, alors même qu'il sera au sommet de l'Alliance.

Ce rendez-vous a été "fixé il y a un an", a-t-il lancé avant de quitter la Maison Blanche. "C'est l'un des voyages les plus importants que les présidents fassent".

"C'est une mascarade, une véritable honte ce qu'ils font à notre pays", a-t-il tonné en direction de ses opposants démocrates qui mènent l'enquête contre lui au Congrès.

Le président américain est arrivé à Londres lundi soir, pour participer au sommet marquant le 70e anniversaire de l'Otan organisé mardi et mercredi.

Après deux mois d'enquête, la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, entame justement mercredi le débat juridique pour savoir si les faits reprochés au président sont suffisamment graves pour justifier sa mise en accusation ("impeachment").

Donald Trump est dans la tourmente parce qu'il a demandé à l'Ukraine d'enquêter sur Joe Biden, un de ses adversaires potentiels à la présidentielle de 2020.

Le milliardaire républicain assure avoir été dans son bon droit en soulevant une possible affaire de "corruption" et jure n'avoir exercé aucune pression sur Kiev.

Mais l'opposition démocrate est convaincue qu'il a abusé de ses pouvoirs pour favoriser sa campagne de réélection, notamment en gelant une aide militaire de près de 400 millions de dollars destinée à ce pays en guerre avec la Russie.

Dans un entretien publié lundi par plusieurs titres internationaux, le président ukrainien a de nouveau nié tout accord de "donnant-donnant" avec M. Trump sur cette aide militaire.

Des propos abondamment repris par le milliardaire lundi pour affirmer qu'ils l'innocentent.

- Parti "uni" autour de Trump -

Pendant deux mois, des parlementaires de la Chambre, sous la houlette de la commission du Renseignement, ont mené l'enquête. Une quinzaine de témoins ont fourni des éléments gênants pour le président lors d'auditions télévisées.

Cette commission devrait approuver son rapport d'enquête lors d'un vote mardi à 18H00 (23H00 GMT).

Signe du large soutien dont dispose Donald Trump dans son parti, les membres républicains des commissions d'enquête ont blanchi le président dans leurs propres conclusions, qu'ils faisaient circuler lundi soir.

"Les éléments présentés ne prouvent aucune des accusations des démocrates", ont-ils écrit.

Peu après avoir atterri au Royaume-Uni, Donald Trump a tweeté qu'il avait lu ce rapport. "Bon boulot! La gauche radicale n'a aucun argument", a-t-il réagi.

Contrôlée par les démocrates, la commission judiciaire prendra les rênes de la procédure de destitution mercredi. Avec, en premier acte, l'organisation d'une audition de quatre experts en droit constitutionnel.

Elle avait invité Donald Trump à y "participer", soit en personne soit par l'entremise de ses avocats.

La Maison Blanche a répondu dimanche soir qu'elle n'y serait pas mais n'a pas écarté la possibilité de prendre part à la suite, si la procédure devenait "équitable". Elle a jusqu'à vendredi pour se décider.

S'il n'y a "rien à cacher", alors Donald Trump devrait coopérer, a réagi le chef démocrate de la commission judiciaire, Jerry Nadler.

Sa commission devra déterminer si les faits reprochés au président entrent dans le cadre de l'un des possibles motifs de destitution cités dans la Constitution des Etats-Unis: des actes de "trahison, corruption ou autres crimes et délits majeurs".

Ses membres démocrates pourraient envisager au moins quatre chefs d'accusations: abus de pouvoir, corruption, entrave à la bonne marche du Congrès et entrave à la Justice. Des allégations que les républicains devraient, là encore, balayer.

Une fois rédigés, les chefs d'accusation seront soumis à un vote en séance plénière à la Chambre, peut-être avant Noël. Les démocrates ont justement repoussé lundi la date des vacances parlementaires d'une semaine au 20 décembre.

Compte tenu de la majorité démocrate à la chambre basse, Donald Trump devrait entrer dans les livres d'histoire comme le troisième président américain mis en accusation.

Le Sénat sera ensuite chargé de juger le président mais il est peu probable qu'il soit destitué. Les républicains y sont en effet majoritaires et, là aussi, font largement bloc autour de leur président.

"Le parti républicain n'a jamais été aussi uni!" s'est réjoui Donald Trump lundi.

Avec AFP

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