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Indignation des étudiants tchadiens face à l'insalubrité d'un quartier


Opération d'enlèvement d'ordure par la mairie centrale de N'Djamena suite au mécontentement des élèves et étudiants, le 29 septembre 2019. (VOA/André Kodmadjingar)
Opération d'enlèvement d'ordure par la mairie centrale de N'Djamena suite au mécontentement des élèves et étudiants, le 29 septembre 2019. (VOA/André Kodmadjingar)

Au Tchad, des odeurs nauséabondes se dégageant des ordures ménagères déposées aux alentours des institutions de l’enseignement supérieur ont provoqué colère et indignation chez les étudiants.

Situé dans la commune du 3ème arrondissement de N’Djamena, Ardep-Djoumal, un vieux quartier de Forlamy, devenu N’Djamena, la capitale du Tchad en 1972, baigne dans l’insalubrité la plus totale.

Ce quartier abrite plusieurs institutions de l’enseignement supérieur, notamment un centre d’étude et de formation pour le développement, un marché et un centre de santé.

Insalubrité à N'Djamena
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Des correspondances ont été initiées par ces étudiants demandant à la commune du 3ème arrondissement d’enlever ces ordures, mais sans succès.

Face à l’inaction des autorités communales, les étudiants de l’Université de N’Djamena et les élèves de l’Ecole normale supérieure ont ramassé ces ordures pour les brûler sur les voies publiques.

"Nous nous sommes donné les moyens de prouver la mauvaise foi de ces dirigeants. Puisqu’ils disent qu’ils n’ont pas vu ce qu'il se passe, nous avons décidé de (leur) montrer les ordures sur le goudron puis qu’ils ne viennent pas dans nos couloirs pour constater", déclarent au micro de VOA Afrique quelques étudiants rencontrés sur les lieux de la manifestation.

Gatingar Roasnan Rodrigue, directeur en charge de l’assainissement de la mairie centrale de N'Djamena, le 29 septembre 2019. (VOA/André Kodmadjingar)
Gatingar Roasnan Rodrigue, directeur en charge de l’assainissement de la mairie centrale de N'Djamena, le 29 septembre 2019. (VOA/André Kodmadjingar)

Pour eux, les odeurs de ses ordures empêchent les enseignants d’accéder dans les salles de classes pour dispenser les cours. Des femmes, surtout celles qui sont enceintes, vomissent et tombent par tout, déplorent-ils.

La protestation a finalement payé. Les autorités de la mairie centrale elles-mêmes ont mobilisé les ressources humaines et matérielles pour enlever ces ordures afin de calmer les étudiants.

Le directeur en charge de l’assainissement de la mairie centrale, Gatingar Roasnan Rodrigue, estime que la responsabilité est partagée. Car dit-il, c’est la 4ème fois consécutive que de telles opérations ont été menées dans cette commune.

Pour lui, cette situation s’explique par l’incivisme de la population riveraine. Il souligne également qu'il s'agit aussi de la responsabilité de la commune du 3ème arrondissement qui doit veiller à ce que les gens ne déposent pas leurs ordures partout.

Il pointe du doigt les agents chargés de collecter ces ordures qui, selon lui, ne font pas bien leur travail. Selon M. Rodrigue, c’est aussi pour cette raison que les gens sont obligés de se débarrasser de leurs ordures n’importe comment.

Babikir Koulamallah, maire adjoint de la commune du 3e arrondissement municipal, le 29 septembre 2019. (VOA/André Kodmadjingar)
Babikir Koulamallah, maire adjoint de la commune du 3e arrondissement municipal, le 29 septembre 2019. (VOA/André Kodmadjingar)


Babikir Koulamallah, maire-adjoint de la commune du 3ème arrondissement interpellé, réfute ces accusations.

"Cela fait 7 ans que la commune du 3ème arrondissement existe, elle ne peut pas être jugée par rapport à cette activité-là", a-t-il répliqué. Il dit ne pas avoir les mains libres pour travailler.

"Si en tant que maire, je ne peux pas faire mon boulot, ce n’est pas normal ! On a été informé de cette situation, mais malheureusement on n’a pas répondu aux doléances des étudiants. Est-ce que la commune du 3e arrondissement a les moyens de faire ce travail-là ? Je vous dis non", a-t-il justifié.

Pendant que les autorités de N’Djaména veulent faire de la capitale tchadienne "la vitrine de l’Afrique", certains citoyens continuent de polluer les rues avec des ordures ménagères de toutes sortes, rendant ainsi ce rêve difficile.

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