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La Turquie annonce un sommet avec la Russie et l'Iran sur la Syrie


Des combattants du groupe Etat Islamique à Raqqa, Syrie, le 14 janvier 2014
Des combattants du groupe Etat Islamique à Raqqa, Syrie, le 14 janvier 2014

La Turquie a annoncé qu'elle allait accueillir un sommet trilatéral avec la Russie et l'Iran consacré à la Syrie, où une nouvelle escalade de la violence met à mal les efforts de paix.

Cette décision a été prise au cours d'un entretien téléphonique jeudi entre les présidents Recep Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine, ont affirmé des responsables au sein de la présidence turque.

Aucune date n'a été avancée pour ce sommet, un haut responsable turc indiquant à l'AFP que celle-ci serait annoncée "plus tard".

Moscou s'est toutefois montré moins affirmatif quant à l'organisation d'un tel sommet : "Il a été question d'une rencontre entre les trois présidents. Aucune date précise n'a été déterminée", a commenté le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov à l'agence RIA-Novosti.

La Russie et l'Iran, qui soutiennent le régime de Bachar al-Assad, et la Turquie, qui appuie l'opposition, avaient tenu un premier sommet trilatéral dans la station balnéaire russe de Sotchi en novembre dernier.

L'annonce par les Turcs d'un deuxième sommet survient alors que la Syrie, déchirée par un conflit ayant fait plus de 340.000 morts depuis 2011, connaît depuis plusieurs semaines un regain de violences sur le terrain.

Le régime syrien, soutenu par Moscou et Téhéran, a lancé une nouvelle offensive contre la province rebelle d'Idleb (nord-ouest), et a renforcé cette semaine les bombardements contre l'enclave de la Ghouta orientale, près de Damas.

- Offensive turque -

En parallèle, la Turquie a lancé le mois dernier une offensive dans la région d'Afrine (nord-ouest de la Syrie) contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG). Ce faisant, elle a ouvert un nouveau front dans un conflit déjà complexe.

Lors de l'entretien avec M. Poutine jeudi, M. Erdogan a "partagé des informations" concernant cette offensive, ont indiqué les sources turques.

Pour nombre d'analystes, l'opération turque à Afrine, baptisée "Rameau d'olivier", n'aurait pas pu être lancée sans l'aval de Moscou, maître de l'espace aérien dans cette zone.

Toutefois, la destruction d'un appareil russe dans la province d'Idleb la semaine dernière, revendiquée par un groupe jihadiste, semble avoir compliqué la donne.

Moscou a salué le rôle d'Ankara dans la récupération du corps du pilote russe, mais l'armée turque n'a pas annoncé de frappes aériennes à Afrine depuis plusieurs jours. Des analystes y voient le signe que la Russie a appuyé sur le bouton "pause".

"La Russie maîtrise le tempo opérationnel de Rameau d'olivier en ouvrant/fermant l'espace aérien", résume sur Twitter l'expert militaire turc Metin Gürcan.

Si elles soutiennent des camps opposés en Syrie, la Turquie et la Russie ont renforcé ces derniers mois leur coopération sur ce dossier dans le cadre d'un réchauffement de leurs relations après une grave crise diplomatique fin 2015.

Avec l'Iran, ces deux pays ont notamment parrainé des discussions dans la capitale du Kazakhstan, Astana, ayant abouti à la mise en place de plusieurs "zones de désescalade" en Syrie censées contribuer à faire taire les armes.

Lors de leur entretien jeudi, MM. Erdogan et Poutine sont convenus d'"accélérer" l'installation de nouveaux postes d'observation dans la province d'Idleb, dans le cadre de l'une de ces "zones de désescalade".

En outre, selon les sources turques, les deux dirigeants se sont entretenus de la situation humanitaire dans la Ghouta orientale, où plus de 170 civils ont été tués cette semaine dans des bombardements aériens.

Lors d'un discours jeudi, M. Erdogan a de nouveau qualifié M. Assad d'"assassin", excluant toute discussion avec lui.

Avec AFP

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