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Six mois de prison ferme requis contre l'auteur d'un message appelant à tuer les femmes


Entrée du Palais de Justice de Dakar, 20 juillet 2015
Entrée du Palais de Justice de Dakar, 20 juillet 2015

Six mois de prison ferme ont été requis lundi à Dakar contre un Sénégalais ayant appelé sur Facebook à "tuer beaucoup" de femmes, en réaction au meurtre d'une jeune fille qui a ému l'opinion au Sénégal.

Par ailleurs, une animatrice de la télévision privée sénégalaise 7TV placée en garde à vue samedi après des propos controversés, lors d'une émission consacrée à la question du viol, sur la prévalence du phénomène "dans les anciennes sociétés peules", a été remise en liberté dimanche.

L'animatrice, elle-même d'ascendance peule, a rejoint sa famille, a indiqué la directrice de la chaîne, Maïmouna Ndour Faye, saluant un "dénouement heureux" et demandant de nouveau "pardon" à la communauté peule.

Ce débat s'est tenu à la suite d'une série de faits divers sanglants, notamment le meurtre de deux jeunes filles à Thiès (ouest) puis à Tambacounda, à 420 km à l'est de Dakar, "toutes deux assassinées dans des conditions atroces", selon un communiqué du ministère chargé de la Femme et du Genre le 20 mai.

C'est à la suite d'un commentaire sur Facebook en réaction au meurtre de Tambacounda que le prévenu a été interpellé la semaine dernière et poursuivi pour "provocation à la commission de crime ou délit" et "menace de mort".

La procureure a requis deux ans de prison, dont six mois ferme, contre Ousmane Mbengue, dont le jugement a été mis en délibéré au 29 mai.

Il lui est reproché d'avoir appelé à "diminuer" le nombre "des femmes au Sénégal pour espérer éventuellement être un pays développé un jour". "On devrait en tuer beaucoup même. Tous les problèmes du Sénégal viennent des femmes", ajoutait-il, avant de "présenter ses excuses", qu'il a réitérées lundi à la barre.

Délégué médical de profession, le jeune homme, qui se présente comme "artiste et comédien", a affirmé que ce message était "une plaisanterie".

Ses avocats ont plaidé l'acquittement du prévenu, déjà condamné à six mois de prison avec sursis pour menaces envers son ex-épouse.

"Si on tue toutes les femmes, qui va donner vie aux Sénégalais de demain ? Qui va s'occuper d'eux, qui va leur faire la cuisine ? Bien sûr que mon client ne veut pas tuer toutes les femmes", a argué l'un d'entre eux, Me Cheikh Ba.

Une manifestation contre les violences faites aux femmes a rassemblé 300 personnes, samedi à Dakar. "Cette semaine a été très dure pour les femmes", a souligné Codou Loum, jeune journaliste sénégalaise au visage barré d'une fausse plaie béante, réclamant au gouvernement "des mesures concrètes".

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