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Scandale au Niger: où sont passés les milliards destinés aux troupes antijihadistes ?


Les familles et les responsables font leurs derniers adieux aux soldats tués lors d'une attaque sur un camp militaire à la frontière entre le Niger et le Mali, Niamey, Niger, le 13 décembre 2019. (REUTERS/ Tagaza D.)
Les familles et les responsables font leurs derniers adieux aux soldats tués lors d'une attaque sur un camp militaire à la frontière entre le Niger et le Mali, Niamey, Niger, le 13 décembre 2019. (REUTERS/ Tagaza D.)

Un audit diligenté au ministère de la défense du Niger a révélé d'importants détournements de fonds.

Estimés à « plusieurs milliards de francs CFA », ces fonds étaient destinés à l'achat d’équipements pour les soldats engagés sur les différents fronts de lutte contre le terrorisme.

L’audit a relevé des insuffisances dans les procédures de passation de marchés, ainsi que dans le suivi de leur exécution, selon un communiqué lu à la télévision publique par le porte-parole du gouvernement.

Depuis des semaines ces allégations circulaient sur les réseaux sociaux et certains médias de la place en ont fait cas. Les montants en jeu sont énormes.


Dans son communiqué, le gouvernement annonce que le rapport d’audit a fait des recommandations sur la base desquelles il est décidé, entre autres, de « faire rembourser les montants indûment perçus en raison de surfacturation ou de paiement de services et livraisons non effectués ». Ceux qui refuseraient de s’exécuter seront trainés devant les tribunaux, selon la déclaration.

Pour de nombreux citoyens, cependant, ces annonces ne vont pas assez loin.

« En tant que Nigériens, nous sommes offusqués par ce communiqué laconique de diversion », regrette Mahamadou, un habitant de Niamey, la capitale.

Pour Ibrahim, étudiant à l’université de Niamey, les coupables doivent « payer et être emprisonnés pour que ça serve de leçon aux potentiels détourneurs de fonds ».

Selon des sources proches du dossier, les noms de plusieurs hommes d’affaires et hommes politiques proches du président sont cités dans ces malversations.

Déjà, le syndicat des magistrats appelle le gouvernement à prendre ses responsabilités et exiger l’ouverture d’une enquête judiciaire pour faire la lumière sur cette affaire.

C’est également ce qu’ont demandé la commission nationale des droit humains et l’opposition politique.

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