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Relever le plafond de la dette : la prochaine urgence du Congrès


People take part in a protest against the presidential election results demanding the resignation of  President Alexander Lukashenko and the release of political prisoners, in Minsk, Belarus.
People take part in a protest against the presidential election results demanding the resignation of  President Alexander Lukashenko and the release of political prisoners, in Minsk, Belarus.

Les inquiétudes resurgissent sur une nouvelle crise aux Etats-Unis autour du plafond de la dette qui doit être impérativement relevé par le Congrès en septembre pour que l'Etat puisse assurer ses obligations financières.

Le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin a prévenu que les finances du gouvernement ne pourraient tenir que jusqu'au 29 septembre, date à laquelle le Trésor aura besoin d'emprunter de l'argent frais au-dessus du plafond actuel pour financer l'administration.

Faute d'un relèvement du plafond, les Etats-Unis pourraient être déclarés en défaut de paiement pour la première fois de leur histoire et provoquer une catastrophe financière sur les marchés.

La limite d'endettement a été atteinte en mars à 19.800 milliards de dollars et l'administration américaine, qui est régulièrement en déficit, a impérativement besoin de continuer d'emprunter pour payer les intérêts sur la dette, les fonctionnaires, leurs retraites, les aides sociales et les dépenses de fonctionnement.

Depuis mars, le Trésor utilise des manoeuvres comptables pour rester sous le plafond autorisé qui ne peut être modifié que par le Congrès.

Bien que la Maison Blanche et la majorité au Congrès soient du même bord républicain, le feu vert sur la limite d'endettement est loin d'être acquis. De nombreux conservateurs, sourcilleux sur l'équilibre budgétaire à terme, veulent attacher des coupes de dépenses à toute augmentation de la capacité d'emprunt.

M. Mnuchin a eu mardi des entretiens avec de hauts responsables du Sénat peu avant les vacances parlementaires, mais ces discussions ne semblent pas avoir éclairci la voie.

"Le plafond de la dette est souvent utilisé comme un levier politique pour adresser la question plus globale des déséquilibres budgétaires", explique Shai Akabas du Bipartisan Policy Center.

Mais M. Mnuchin est partisan d'une loi "propre" sans que des conditions, concernant des réductions de dépenses ou d'impôts, y soient attachées.

Calendrier délicat

Le calendrier est d'autant plus délicat que la Maison Blanche doit aussi faire adopter en septembre son budget 2018 dont l'exercice fiscal commence au 1er octobre et, surtout, négocier son ambitieuse réforme des impôts.

La porte-parole de la présidence Sarah Sanders a rappelé mardi qu'il était important pour l'administration Trump de relever la limite d'endettement "dès que possible".

"Au cours des deux dernières décennies, les membres du Congrès et les présidents des deux partis ont relevé le plafond de la dette quinze fois et nous voulons travailler avec le Congrès pour assurer l'entière confiance dans le gouvernement américain ainsi que son crédit", a-t-elle ajouté.

Si le Trésor estime que sa limite de financement intervient au 29 septembre, le Bureau du budget du Congrès (CBO) la place autour de mi-octobre. Mais ces quelques jours de répit ne changent guère la donne et si l'impasse se prolonge, le secrétaire au Trésor a refusé d'envisager de "mettre une priorité à certains paiements".

L'Etat "payerait probablement d'abord les détenteurs de bons et les intérêts", explique M. Akabas mais il serait alors difficile pour l'administration de justifier qui d'autre devra attendre d'être payé "que ce soient les retraités, les médecins remboursés par la sécurité sociale ou les plus démunis qui bénéficient de coupons alimentaires".

Comme l'avait affirmé Jack Lew, l'ancien secrétaire au Trésor de Barack Obama, lors d'une précédente crise du plafond de la dette: mettre une priorité sur certains paiements plutôt que d'autres correspond à "un défaut de paiement qui ne dit pas son nom".

"Ceux qui achètent notre dette vont s'inquiéter et se demander si eux aussi seront remboursés", ajoute l'expert du Bipartisan Policy Center. Ces doutes entraînent dès maintenant un surcoût des bons du Trésor, a prévenu M. Mnuchin.

Il veut éviter d'en venir aux bras de fer qu'a connus l'administration Obama par deux fois.

En 2011, l'impasse sur la dette a fait trembler les marchés financiers lorsque, pour la première fois de l'histoire contemporaine, la note de solvabilité des Etats-Unis a été abaissée à AA+, au lieu du très convoité AAA, par l'agence de notation Standard and Poor's.

A l'automne 2013, faute d'accord entre l'administration démocrate et les républicains au Congrès, les services du gouvernement avaient dû fermer pendant deux semaines.

Avec AFP

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