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Réactions des Tchadiens suite à l'attaque des Casques bleus


Au Tchad, l’attaque de la position des casques bleus tchadiens de la Minusma au Mali par les éléments terroristes le 20 janvier faisant une dizaine de mort et des blessés provoque colère et indignation à N’Djamena.

Les Tchadiens ont été choqués par la mort des dix soldats, tués par des djihadistes au Nord-Mali le jour du rétablissement des relations diplomatiques entre Israël et la république du Tchad. Il a fallu 48 heures au gouvernement pour annoncer la mauvaise nouvelle.

"Le gouvernement rend un vibrant hommage aux vaillantes forces de défenses et de sécurité pour leur courage et leur bravoure pour leur riposte foudroyante, prompt et efficace face à l’ennemie. Le gouvernement tient à rappeler que rien n’entamera son engagement et sa détermination à poursuivre sans relâche, la lutte contre les forces obscurantistes quel qu’en soit le prix", a déclaré Oumar Yaya Hissein, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement.

Colère et indignation après l’attaque de la position des casques bleus tchadiens
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Pour le journaliste indépendant et analyste politique Laldjim Narcisse, cette attaque est un message fort envoyé au président Déby qui renoue avec Israël pour combattre les Jihadistes dans le Sahel, alors qu’Israël n’est pas en bonne odeur de sainteté avec certains pays arabes.

Laldjim Narcisse, journaliste indépendant et analyste politique, à N’Djamena, le 23 janvier 2019. (VOA/André Kodmadjingar)
Laldjim Narcisse, journaliste indépendant et analyste politique, à N’Djamena, le 23 janvier 2019. (VOA/André Kodmadjingar)

"Les pays arabes ont un contentieux à solder avec Israël par rapport à l’occupation de la Palestine. Les Etats africains qui reprennent langue avec Israël sont toujours dans le collimateur des islamistes. Le retour sur le continent africain vise à contrer la montée en puissance du terrorisme. C’est ça l’objectif. Il appartient maintenant au gouvernement tchadien de prendre des dispositions pour que ces soldats qui interviennent dans les théâtres de guerre à l’extérieur soient à l’abri".

Même déception du côté du secrétaire général du parti pour les libertés et le développement.

Mahamat Ahmat Alhabo, secrétaire-général du PLD, à N’Djamena, le 23 janvier 2019. (VOA/André Kodmadjingar)
Mahamat Ahmat Alhabo, secrétaire-général du PLD, à N’Djamena, le 23 janvier 2019. (VOA/André Kodmadjingar)

Mahamat Ahmat Alhabo regrette que le Tchad ait projeté ces soldats au Mali qui n’a pas de frontière avec le Tchad pour servir de chair à canon.

"Quand l’affaire du Mali est arrivée, ce fut comme du pain béni pour le président Déby pour renouer les relations avec la France et faire passer en arrière-plan les casseroles qu’il trainait. Il a envoyé les soldats tchadiens qui sont devenus un peu de chair à canon pour protéger l’armée française. De mon point de vue, ces militaires tchadiens doivent être retirés du front malien et que les Maliens eux-mêmes montent en puissance pour défendre leur pays".

Le porte-parole du mouvement patriotique du salut, le parti au pouvoir, Hassan Sylla Bakari appelle ses compatriotes à la retenue. Il les invite à soutenir les soldats qui sont dans cette guerre pour une "cause noble".

Hassan Sylla Bakari, porte-parole du MPS parti au pouvoir, à N’Djamena, le 23 janvier 2019. (VOA/André Kodmadjingar)
Hassan Sylla Bakari, porte-parole du MPS parti au pouvoir, à N’Djamena, le 23 janvier 2019. (VOA/André Kodmadjingar)

"Les soldats tchadiens ne sont pas partis parce que le gouvernement seul a décidé. C’est avec l’accord de l’assemblée nationale que ces soldats sont sur le terrain. Nous déplorons ces morts, mais ce sont des martyrs. Dire que c’est une manière d’avoir une autorité au Tchad, je dis simplement que c’est de faire preuve de mauvaise foi ou d’amateurisme politique. Nos relations avec Israël sont des relations de partenariats gagnants pour nos peuples et pour nos deux pays. La position du Tchad n’a pas changé en ce qui concerne la question palestinienne. Nous sommes pour deux Etats distincts, un Etat palestinien et un Etat Israélien qui vit en paix et dans la sécurité, côte à côte. S’il y a des aigris qui ne savent pas comment gérer les relations internationales, nous n’allons pas leur répondre".

Le gouvernement informe qu’une mission conduite par le ministre délégué à la présidence de la république chargé de la défense séjourne en ce moment au Mali pour évaluer la situation sur le terrain et qu’il se réserve le droit de faire tout commentaire.

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