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Pour de nombreuses Américaines, le droit à l’avortement s’invite au travail


Une femme de Virginie porte des empreintes de mains rouges pour représenter la violence à l'égard des femmes, lors d'une manifestation devant la Cour suprême des États-Unis, le mardi 3 mai 2022, à Washington.
Une femme de Virginie porte des empreintes de mains rouges pour représenter la violence à l'égard des femmes, lors d'une manifestation devant la Cour suprême des États-Unis, le mardi 3 mai 2022, à Washington.

La récente décision de la Cour Suprême des Etats-Unis sur l'avortement a mis les entreprises face au défi de se solidariser avec les employés sans irriter l’autorité locale, notamment dans les États où l'interruption volontaire d'une grossesse n'est plus permise.

Le sujet de l’avortement est si polarisant aux États-Unis qu’il est difficile pour les entreprises d’y échapper. D’autant plus avec l’onde de choc provoqué par la Cour suprême, vendredi 24 juin 2022, à travers le démantèlement du droit constitutionnel garantissant cette pratique depuis sa décision dans l'affaire "Roe vs Wade", tranchée en 1973.

Face à cette décision qui laisse désormais aux seuls États le soin de légiférer sur la question, plusieurs groupes du secteur privé mettent en branle leurs propres politiques consacrées à la santé reproductive. Déjà depuis l’annonce début mai de l’imminence d’un nouvel arrêt de la haute cour contre le droit à l’avortement, de nombreuses entreprises, parmi les plus illustres du pays, se sont mises en alerte, multipliant les initiatives en faveur de leur personnel féminin.

Crainte du contrecoup

Amazon, Disney, JPMorgan, Netflix, Reddit, Microsoft, Airbnb ou encore PayPal ont tour à tour réaffirmé leur promesse de prise en charge des frais de déplacement des employées contraintes à voyager, notamment vers des États permissifs, pour recourir à l’interruption de grossesse. Avec une allocation susceptible d’atteindre 7 500 dollars parfois, comme c’est le cas à Zillow, plateforme d’annonces immobilières basée à Seattle, capitale de l’Etat de Washington, sur la côte ouest des Etats-Unis.

D’autres sociétés, à l’instar du géant des moteurs de recherche Google et de l’éditeur de logiciels Salesforce, toutes deux basées en Californie, vont plus loin: elles offrent la possibilité d’une mutation à celles désireuses d’échapper à la restriction dans leur État.

Les entreprises tentent ainsi d’éviter les contrecoups de la nouvelle décision de la Cour suprême qui aura inévitablement d’énormes conséquences sur les femmes en entreprises.

Approche risquée

Une étude du centre de recherche Pew Research datant de 2019 révèle que 50% des femmes aux États-Unis – contre 39% chez les hommes – voient la vie parentale comme un obstacle à leur carrière. Si à cela s’ajoute le risque d’un exode des travailleuses vers les États garantissant le droit à l’IVG.

Certaines entreprises évitent toutefois de trop en faire à travers leurs mesures à l’endroit du personnel, notamment dans les régions conservatrices. Prendre position contre l’autorité locale peut s’avérer contreproductif pour les affaires. Disney l’a récemment appris à ses dépens. Le groupe a dû dire adieu à de nombreux avantages fiscaux en Floride après que le PDG de l'entreprise Bob Chapek ait pris position contre un loi jugée homophobe promulguée par le gouverneur républicain Ron DeSantis.

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