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Plusieurs chefs musulmans condamnent le boycott de produits français


Des manifestations anti-françaises a Istanbul, Turquie, le 25 octobre 2020.
Des manifestations anti-françaises a Istanbul, Turquie, le 25 octobre 2020.

Les responsables de trois grandes mosquées et de fédérations musulmanes réunis à la Mosquée de Paris lundi ont condamné les "appels injustifiés au boycott des produits français", le terrorisme et "tous ceux qui instrumentalisent l'islam à des fins politiques", dans une déclaration commune.

"Il y a des moments où nous devons être solidaires avec notre pays qui subit, depuis quelques semaines, des attaques injustifiées", écrivent les signataires en préambule, rappelant par ailleurs que le "droit français accorde une très large place à la liberté d'expression et édicte les principes de croire ou de ne pas croire", ou encore que la presse est libre en France.

Ce texte, présenté à la presse, a été signé par les représentants de la Grande mosquée de Paris (GMP), la Grande mosquée de Lyon, la Grande mosquée de Saint-Denis de La Réunion, le Rassemblement des Musulmans de France (RMF), la Fédération Française des Associations Islamiques Africaines des Antilles et des Comores (FFAIACA) et enfin par celui la Coordination des Associations musulmanes de Paris (CAP).

Il consiste en une quadruple condamnation.

D'abord la "condamnation des appels injustifiés au boycott des produits français". Puis celle de "tous ceux qui instrumentalisent l'islam à des fins politiques, diplomatiques ou mercantiles pour induire en erreur nos concitoyens et nos coreligionnaires".

Les signataires dénoncent aussi le "terrorisme et de toute forme de violence qui s'exprime au nom de notre religion". Enfin, ils s'insurgent contre les "appels au meurtre lancés par des responsables étrangers".

Cette déclaration intervient alors que des manifestations anti-françaises avec des appels à boycotter les produits français, ont eu lieu dans plusieurs pays musulmans, du Pakistan au Mali en passant par le Qatar.

Les manifestants protestent contre des déclarations d'Emmanuel Macron défendant le droit à la caricature au nom de la liberté d'expression, après la décapitation le 16 octobre par un islamiste de l'enseignant Samuel Paty, qui avait montré à ses élèves des caricatures du prophète de l'islam.

L'islam dans son interprétation stricte interdit toute représentation de Mahomet.

Emmanuel Macron a tenté d'apaiser la colère ce week-end en assurant comprendre, dans un entretien à la chaîne Al-Jazeera, que des musulmans puissent être "choqués" par les caricatures de Mahomet, mais dénonçant les "manipulations" et "la violence".

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