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La Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala prend les rênes de l'OMC, une première


La ministre nigériane des finances, Ngozi Okonjo-Iweala, lors d'un débat sur les "défis d'une croissance riche en emplois et inclusive" durant la réunion annuelle de la Banque mondiale et du FMI à Washington.
La ministre nigériane des finances, Ngozi Okonjo-Iweala, lors d'un débat sur les "défis d'une croissance riche en emplois et inclusive" durant la réunion annuelle de la Banque mondiale et du FMI à Washington.

La Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala a été nommée lundi à la tête de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Économiste chevronnée, Mme Okonjo-Iweala, 68 ans, est une des femmes les plus puissantes du Nigeria.

En plus d'être la première femme à la tête de l'OMC, elle en sera aussi la première dirigeante originaire d'Afrique. Un grand pas pour une entité jugée conservatrice.

Deux fois ministre des Finances et cheffe de la diplomatie du Nigeria durant deux mois, Mme Okonjo-Iweala a commencé sa carrière à la Banque mondiale en 1982, où elle a travaillé pendant 25 ans. En 2012, elle es considérée parmi les candidats les plus en vue pour succéder à Robert Zoellick à la tête de la Banque mondiale, mais au final, c'est l'Américain Jim Yong Kim qui est désigné, en vertu d'une longue tradition qui réserve ce poste à un citoyen des États-Unis.

"Je crois qu'elle a fait du bon boulot, que ce soit au Nigeria ou dans les autres pays où elle a travaillé", déclare Idayat Hassan, directrice du Centre for Democracy and Development, basé à Abuja.

"Elle n'est pas juste aimée au Nigeria, elle est adorée, c'est un symbole (...) pour les femmes", ajoute Mme Hassan.

Souvent surnommée "Dr Ngozi", Mme Okonjo-Iweala est née en 1954 à Ogwashi Ukwu, dans l'Etat fédéral du Delta (ouest du Nigeria). Son père est un chef traditionnel.

La candidate a cependant passé la majorité de sa vie aux Etats-Unis, où elle a étudié dans deux universités prestigieuses, le Massachusetts Institute of Technology (MIT) et Harvard.

Si les statuts de l'OMC ne prévoient pas de rotation géographique pour le directeur général, des voix se sont élevées pour dire que c'est au tour d'un Africain ou d'une Africaine d'occuper le poste. Depuis sa création en 1995, l'OMC a été dirigée par six hommes: trois Européens, un Néo-zélandais, un Thaïlandais et un Brésilien.

Mondialiste

Mme Okonjo-Iweala a été nommée en juillet envoyée spéciale de l'Union africaine dans la lutte contre la pandémie sur le continent. Sa mission: mobiliser des soutiens à l'international pour enrayer la crise économique mondiale qui touche de plein fouet les pays africains.

A la présidence de l'OMC, elle aura fort à faire dans un contexte mondial de crise économique et de crise de confiance dans l'organisation, au moment où la libéralisation du commerce mondialisé est vivement contestée.

Selon elle, la montée des protectionnismes et du nationalisme à travers le monde s'est accentuée avec la crise et les barrières devraient être abaissées pour relancer l'économie.

"Une façon d'assurer une offre suffisante de vaccins et son équitable distribution est de supprimer certaines barrières érigées par les lois sur la propriété intellectuelle et les transferts de technologie", défend-elle dans les pages du magazine américain Foreign Affairs en avril.

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