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Mattis estime qu'une offensive contre les Kurdes syriens serait "une erreur"


Secrétaire à la Défense américain, Jim Mattis
Secrétaire à la Défense américain, Jim Mattis

Le ministre américain de la Défense Jim Mattis a prévenu vendredi le président syrien que lancer une offensive contre les forces kurdes syriennes soutenues par les Etats-Unis, récemment qualifiées de traitres par Bachar al-Assad, "serait une erreur".

"Nous avons une ligne de démarcation" entre les zones contrôlées par les Etats-Unis, dans l'est de la Syrie, et celles contrôlées par le régime de Damas soutenu par la Russie, dans l'ouest du pays, a déclaré M. Mattis au cours d'un point de presse au Pentagone.

"Ce serait une erreur" de franchir cette ligne, a ajouté le secrétaire américain à la Défense. "Nous avons une ligne de démarcation et c'est comme ça".

M. Assad et les forces kurdes ont échangé récemment des accusations violentes et inédites depuis le début de la guerre en Syrie, faisant craindre un déclenchement des hostilités entre les deux camps.

"Lorsqu'on parle de ceux qu'on appellent +les Kurdes+, ce ne sont pas juste des Kurdes. Tous ceux qui travaillent pour le compte d'un pays étranger, notamment sous commandement américain, sont des traîtres", a dit M. Assad.

Les milices kurdes au sein des Forces démocratiques syriennes (FDS) ont réussi à chasser le groupe Etat islamique (EI) de plusieurs villes avec l'aide de la coalition internationale menée par les Etats-Unis. Leurs opérations ont été lancées sans coordination avec le régime Assad qui, appuyé par l'allié russe, a combattu ces mêmes jihadistes dans d'autres régions du pays.

Alors que les Etats-Unis ont fait savoir début décembre qu'ils resteraient dans l'est de la Syrie "aussi longtemps que nécessaire", M. Mattis a affirmé vendredi que des diplomates américains se rendraient prochainement dans l'est de la Syrie pour organiser les opérations de déminage et de reconstruction nécessaires.

"Vous verrez davantage de diplomates sur le terrain", a-t-il répondu alors qu'on lui demandait quel serait le rôle des Etats-Unis en Syrie en 2018.

La mission des militaires américains en Syrie "va évoluer et passer d'une approche de saisie de territoire à une approche de stabilisation", a-t-il expliqué. "Les militaires vont aider aux déplacements de nos diplomates, assurer leur sécurité".

Il n'a pas expliqué sur quelle base légale les Etats-Unis enverraient des diplomates en Syrie, où la coalition internationale n'est intervenue officiellement que pour pourchasser les jihadistes de l'EI en vertu de l'article 51 de la charte des Nations unies qui autorise la défense d'un pays ou d'un groupe d'alliés, en réponse aux attentats du groupe jihadiste dans les pays européens alliés de Washington au sein de l'Otan.

Le régime Assad contrôle 55% du territoire syrien après avoir chassé rebelles et jihadistes de nombreux fiefs, tandis que les Kurdes en contrôlent 28%.

Avec AFP

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