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Russie, Turquie et Iran veulent réunir le régime syrien et les rebelles fin janvier


Des rebelles passent des bâtiments en ruine à al-Rai town, au nord d'Alep, Syrie, le 2 octobre 2016.
Des rebelles passent des bâtiments en ruine à al-Rai town, au nord d'Alep, Syrie, le 2 octobre 2016.

La Russie, la Turquie et l'Iran ont proposé vendredi, à l'issue de pourparlers à Astana, de réunir le régime syrien et les rebelles fin janvier dans la station balnéaire russe de Sotchi pour avancer vers un règlement politique.

Une semaine après l'échec de la réunion de Genève, le huitième round de ces négociations organisées dans la capitale kazakhe par Moscou et Téhéran, alliés de Bachar al-Assad et Ankara, soutien des rebelles, a permis à la Russie de relancer sa proposition de "congrès du dialogue national" syrien à Sotchi.

Il n'a cependant pas répondu à toutes les questions qui avaient empêché la tenue de cette réunion proposée dès la fin octobre à l'issue du précédent round d'Astana, notamment celles concernant la présence des Kurdes, considérées comme un chiffon rouge pour Ankara. La composition des forces invitées n'a pas été rendue publique.

"Les pays-garants confirment leur intention de coopérer dans le but de réunir le Congrès du dialogue national syrien à Sotchi le 29 et 30 janvier 2018 avec la participation de l'ensemble de la société syrienne", ont indiqué les délégations russes, turques et iraniennes dans un communiqué commun.

Après six ans d'un conflit qui a fait plus de 340.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés, le pouvoir du président syrien Bachar al-Assad, appuyé par l'armée russe, a désormais repris l'avantage sur le terrain, mais la perspective d'un règlement politique reste au point mort.

Si Damas est prêt à accepter des élections sous la supervision de l'ONU, les négociations achoppent toujours sur le sort de Bachar al-Assad, le régime refusant d'évoquer l'éventualité de son départ du pouvoir, réclamé par l'opposition.

Alors que le processus de Genève sous l'égide de l'ONU n'avance pas, Moscou espère capitaliser sur les avancées concrètes obtenues à Astana, qui ont permis de réunir régime et rebelles pour discuter de questions militaires, pour relancer le dialogue politique.

Avant le congrès de Sotchi, la Russie, la Turquie et l'Iran comptent tenir dans la ville du sud de la Russie une réunion préparatoire les 19 et 20 janvier, ont-ils indiqué dans leur communiqué final.

Dans un communiqué séparé, l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, présent à Astana, a insisté sur le fait que "toute initiative politique devait contribuer au processus politique sous l'égide de l'ONU à Genève et le soutenir".

Il a rappelé son intention de tenir de nouveaux pourparlers à Genève en janvier concentrés sur la rédaction d'une nouvelle Constitution et l'organisation d'élections.

Jeudi à Moscou, il avait déjà repoussé toute perspective de règlement politique aux négociations de Genève et souligné que le processus d'Astana devait se concentrer sur les zones de désescalade créées lors des précédentes réunions, ainsi que sur les questions liées aux prisonniers et au déminage des anciennes zones de combat.

Le rôle que l'ONU peut encore jouer dans le règlement du conflit syrien semble compromis, alors que la Russie apparaît comme un acteur incontournable.

Ces pourparlers se déroulent un peu plus d'une semaine après l'annonce par Vladimir Poutine du retrait d'une partie des troupes russes déployées en Syrie, où a été annoncée la "libération totale" du territoire de l'emprise de l'organisation jihadiste Etat islamique (EI).

L'armée syrienne a enregistré des victoires décisives ces deux dernières années, reprenant, grâce au soutien de l'aviation russe, la cité antique de Palmyre aux jihadistes de l'EI, brisant le siège de Deir Ezzor, dans l'est, et chassant les rebelles de leur bastion d'Alep, dans le nord.

Des milliers de personnes se sont rassemblées jeudi dans les rues d'Alep pour célébrer le premier anniversaire de la reprise de la ville par les forces gouvernementales.

Avec AFP

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