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Les Marocains mobilisés pour dépénaliser le "sexe hors mariage"


Des dizaines de personnes se sont rassemblées devant le Parlement à Rabat pour dénoncer la situation de la liberté d'expression, jeudi 9 janvier 2020.
Des dizaines de personnes se sont rassemblées devant le Parlement à Rabat pour dénoncer la situation de la liberté d'expression, jeudi 9 janvier 2020.

Le collectif marocain des "Hors la loi" a lancé mercredi une campagne sur les réseaux sociaux pour l'abrogation de l'article 490 sanctionnant de prison le "sexe hors-mariage", en soutien à une jeune mère célibataire condamnée pour une vidéo sexuelle diffusée à son insu.

Cette campagne vise à marquer la sortie de prison d'Hanae, une mère de deux enfants âgée de 24 ans qui a été condamnée à un mois ferme par le tribunal de Tétouan (nord) pour "relations sexuelles hors-mariage" (article 490) et "outrage à la pudeur".

La jeune femme avait été arrêtée début janvier après la diffusion d'une vidéo à caractère sexuel où elle apparaissait nue, la tête voilée.

Son partenaire n'a pas été inquiété, pas plus que celui ou celle qui a fait fuiter la vidéo dans des groupes de messageries, d'après l'avocate Ghizlaine Mimouni, membre du mouvement des "Hors la loi".

Le collectif de défense des libertés individuelles a appelé les internautes marocains à s'exprimer sur les réseaux sociaux, sous le hashtag #STOP490, en faveur de "l'abrogation pure et simple de l'article 490 du code pénal" et pour en "finir avec le sexisme systématique des institutions publiques et la mentalité patriarcale qui sévit dans notre pays".

"Nous disposons d'articles de loi qui protègent des victimes comme Hanae, mais l'article 490 se dresse comme une barrière", souligne Me Mimouni.

Le collectif des "Hors la loi" a été créé en 2019, après l'arrestation d'Hajar Raissouni, une journaliste marocaine condamnée puis graciée pour un avortement clandestin qu'elle a toujours nié mais aussi pour avoir contrevenu à l'article 490 en ayant des relations sexuelles avec son fiancé avant le mariage.

A l'époque, un manifeste demandant l'abrogation de "lois liberticides" punissant de prison le "sexe hors-mariage", l'adultère et l'avortement avait été signé par des centaines de personnes déclarant publiquement avoir elle-mêmes outrepassé ces interdits "obsolètes".

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