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Maison Blanche: les démocrates divisés entre modérés et progressistes lors du débat


Les candidats démocrates à l'élection sur le plateau de leur cinquième débat télévisé, mercredi, 20 novembre 2019 à Atlanta. (Photo AP / John Bazemore)
Les candidats démocrates à l'élection sur le plateau de leur cinquième débat télévisé, mercredi, 20 novembre 2019 à Atlanta. (Photo AP / John Bazemore)

Modérés et progressistes se sont divisés lors du débat entre les candidats à la primaire démocrate pour la présidentielle américaine, le maire Pete Buttigieg, en pleine ascension, et le favori Joe Biden critiquant le programme nettement plus à gauche des sénateurs Elizabeth Warren et Bernie Sanders.

Après un moment d'unité contre Donald Trump, menacé par une procédure de destitution, les échanges ont rapidement opposé ces deux camps, le benjamin, à 37 ans, de la primaire, Pete Buttigieg se présentant en rassembleur.

"Même sur des sujets sur lesquels les démocrates ont été à la défensive comme l'immigration ou les armes à feu, nous avons désormais une majorité pour faire ce qu'il faut, à condition de galvaniser et non diviser cette majorité", a déclaré M. Buttigieg.

Puis il a taclé Elizabeth Warren, deuxième dans les sondages, en évoquant le débat sur la réforme de la santé qui divise le parti. Son projet d'un passage vers un système de couverture universelle après trois ans de mandat, tout comme la conversion immédiate proposée par le sénateur indépendant Bernie Sanders, "ne sont pas la bonne approche pour rassembler les Américains".

L'ancien vice-president de Barack Obama, Joe Biden a martelé qu'"en ce moment, la vaste majorité des démocrates ne soutient pas" une telle réforme.

La sénatrice Warren, 70 ans, a défendu ses propositions progressistes en affirmant que la meilleure façon de "rassembler" était de "construire une Amérique qui fonctionne pour tous, pas juste pour les riches".

Tous portés par la volonté brûlante de battre le président républicain Donald Trump en novembre 2020, un nombre inédit de prétendants s'est lancé dans la course. Dix-sept sont toujours en lice.

Le trio de tête s'est consolidé ces derniers mois avec Joe Biden suivi des deux progressistes Elizabeth Warren et Bernie Sanders.

Mais Pete Buttigieg connaît depuis fin octobre une ascension fulgurante dans les sondages de l'Iowa, un Etat clé puisqu'il votera le premier le 3 février, et plus récemment dans le New Hampshire, qui suivra juste après (11 février).

- "J'ai l'expérience" -

Maire modéré d'une ville de 100.000 habitants dans le Midwest, cet ex-militaire était encore inconnu du grand public il y a un an.

"J'ai l'expérience nécessaire pour défier Donald Trump. Je sais bien qu'elle ne correspond pas à l'expérience traditionnelle de l'establishement à Washington", a-t-il lancé lorsqu'on l'interrogeait sur son CV de jeune politique.

Les enjeux de ce cinquième débat démocrate, organisé à Atlanta, en Géorgie, sont particulièrement élevés car il survient à un moment où "beaucoup de candidats semblent bouger dans les sondages", a souligné le statisticien Nate Silver, du site FiveThirtyEight.

A l'échelle nationale, M. Buttigieg arrive quatrième dans les sondages mais, avec 8%, il est très loin derrière les trois premiers, tous septuagénaires: Joe Biden (30%) qui a eu 77 ans justement mercredi, Elizabeth Warren, 70 ans (18%) et Bernie Sanders, 78 ans (17%), selon la moyenne établie par le site RealClearPolitics.

Le jeune maire arrive dans cet Etat de Géorgie, à forte population noire, plombé par son soutien très faible parmi cet électorat clé.

Le favori Joe Biden est lui lesté par les doutes concernant son âge et sa viabilité dans la course alors qu'il a été happé dans le scandale ukrainien qui vaut à Donald Trump la menace d'une destitution.

Son nom revient en effet sans cesse dans cette procédure explosive, les démocrates accusant le président républicain d'avoir abusé de ses pouvoirs présidentiels en demandant aux Ukrainiens une enquête sur les Biden.

Il a affirmé mercredi que cette affaire démontrait avant tout que "Donald Trump ne veut pas que je devienne le candidat" pour l'affronter.

Favorable à la destitution du président américain, Bernie Sanders a mis en garde: "Nous ne pouvons pas être simplement obnubilés par Donald Trump car si nous le faisons, nous allons perdre l'élection".

Les six autres candidats débattant mercredi sont: la sénatrice Kamala Harris (4%), l'homme d'affaires novice en politique Andrew Yang (2%), l'élue de la Chambre des représentants Tulsi Gabbard (2%), la sénatrice Amy Klobuchar (2%), le sénateur Cory Booker (1%) et le milliardaire Tom Steyer (1%).

Avec AFP

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