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Donald Trump a de plus en plus la cote auprès des parieurs


Le candidat républicain Donald Trump à l'Université du Wisconsin à Eau Claire, le 1 novembre 2016.
Le candidat républicain Donald Trump à l'Université du Wisconsin à Eau Claire, le 1 novembre 2016.

A quelques jours du scrutin présidentiel américain, les parieurs se bousculent pour miser sur Donald Trump, dont la cote remonte plus encore que dans les sondages, portée par les déboires d'Hillary Clinton et le souvenir du Brexit.

"Depuis l'annonce de la réouverture de l'enquête du FBI (sur les courriers électroniques d'Hillary Clinton), on a cinq paris sur Trump pour un sur Hillary", constate Pat Morrow, responsable de la cote au sein du site de paris offshore Bovada.

Les paris sur une élection, locale ou nationale sont interdits sur le territoire américain mais les amateurs ont l'embarras du choix. Outre Bovada, ils peuvent miser sur d'autres sites offshore, comme Betfair ou encore Betonline.

Affaire des emails, le retour

Dans les sondages, la décision du FBI la semaine dernière de passer en revue une nouvelle série de courriers électroniques liés à Hillary Clinton a fait fondre l'avance prise par l'ex-secrétaire d'Etat et remis au coude-à-coude les deux candidats.

Chez les parieurs, le retournement a été plus spectaculaire encore.

Le marché à terme organisé par l'université d'Iowa autour du scrutin - autorisé à des fins académiques - a ainsi vu la probabilité d'une victoire du candidat républicain (au nombre de voix) passer de 9% environ il y a dix jours à 40% lundi.

Quelque 2.300 joueurs, qui ne peuvent placer que 500 dollars chacun au maximum, y ont investi 314.000 dollars au total, selon Joyce Berg, directrice du programme.

Les non-résidents américains peuvent eux parier via les sites britanniques, où Trump a là aussi repris du poil de la bête.

"Trump a clairement le vent en poupe et il se rapproche d'Hillary presque jour après jour", indique également Graham Sharpe, porte-parole du bookmaker anglais William Hill.

"Nous avons dû relever sa cote pour la huitième fois en deux semaines", laquelle atteint désormais 33% (ou 2 contre 1), ajoute-t-il.

Le souvenir du Brexit

"Je suis plus confiant que jamais" dans la victoire de Donald Trump, s'enthousiasme John Mappin, un homme d'affaires britannique de 51 ans qui emporterait un peu plus de 100.000 livres en pareil cas (111.000 euros environ).

"Les sondages ne sont pas fiables du tout", assure ce propriétaire d'un petit groupe de presse et d'un hôtel en Cornouailles, pour qui la situation est "très, très similaire à celle du Brexit".

Le 23 juin, jour du scrutin sur l'avenir du Royaume-Uni dans l'Union européenne, un dernier sondage donnait 55% de voix en faveur du maintien, alors que la sortie l'a finalement emporté avec 51,9%.

S'il a parié chez William Hill près de trente fois sur Donald Trump depuis seize mois, John Mappin a avancé l'essentiel de ses jetons dès l'annonce de la candidature du promoteur immobilier, en juin 2015.

"J'ai passé six ans aux Etats-Unis et je connais très bien les Américains", dit celui qui affirme n'avoir jamais parié avant d'investir sur Trump. "J'ai compris à quel point ils en avaient marre des politiciens défaillants".

"La cote est maintenant similaire à ce qu'elle était à ce stade pour le Brexit et certains parieurs tablent clairement sur le fait que la tendance récente de résultats politiques chocs va se poursuivre", explique Graham Sharpe.

Même si le duel Clinton/Trump a presque toujours paru déséquilibré dans les sondages, ce qui aurait pu dissuader les parieurs, les montants approchent des records.

Ils ont quasiment doublé chez Bovada par rapport à l'élection présidentielle de 2012 et sont en route pour atteindre 3 millions de livres chez William Hill, ce qui serait un record pour un scrutin américain.

Et une victoire de Donald Trump ne serait pas une mauvaise nouvelle que pour les parieurs côté Clinton.

En l'état, ce scénario coûterait à William Hill plus de 300.000 livres (333.000 euros environ) de plus qu'une victoire d'Hillary Clinton, et "on dirait que c'est en train de s'aggraver", explique Graham Sharpe.

"S'il gagnait", explique Pat Morrow, "ce serait aussi mauvais que de se tromper sur le vainqueur du Super Bowl", la finale du championnat de football américain et l'événement le plus suivi du calendrier sportif.

Avec AFP

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