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Les habitants de Bukavu inquiets de l'insécurité croissante


La circulation fluide sur l'artère principale de la ville de Bukavu, en RDC, le 11 février 2018. (VOA/Ernest Muhero)
La circulation fluide sur l'artère principale de la ville de Bukavu, en RDC, le 11 février 2018. (VOA/Ernest Muhero)

Depuis le début de l’année 2018, l’insécurité dans la ville de Bukavu devient intolérable pour les habitants qui sont parfois victimes de braquage ou de vol en plein jour.

Le dernier cas significatif d’attaque de bandits qui chagrine l’opinion locale date de la nuit 8 février dans le quartier Panzi en commune d’Ibanda.

Des hommes en armés non identifiés ont attaqué 24 maisons et dépouillées certaines familles, transformant ce quartier en un champ de tir nourris à 3 heures du matin au moment de l’intervention de la police.

Reportage d'Ernest Muhero, correspondant à Bukavu pour VOA Afrique
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La même nuit, une autre attaque au quartier Nkafu, en commune cette fois de Kadutu, a entraîné la mort d’un enseignant.

Selon l’organisation locale Sagecek Forces Vives, pour le seul mois de Janvier 2018, il y a eu 20 personnes tuées et 36 maisons attaquées dans les trois communes de Bukavu.

Bertin Ilunga, acteur politique du Parti Congolais Pour le progrès, garde un souvenir amer de l’attaque survenu dans sa famille le 3 février vers 1 heures du matin au quartier Nyakaliba.

"Ils ont escaladé le mire, j'ai appelé des forces de sécurité mais en vain, j'ai essayé de tenir à moi tout seul", raconte-t-il. "J'ai un bébé de deux semaines qu'ils ont jeté, et un de mes enfants s'est évanoui".

De temps en autres des corps sans vie sont découvert dans la ville. D’autres victimes de cette insécurité sont particulièrement les cambistes disposant en permanence de l’argent liquide pour leur travail de change de monnaie.

Le 25 janvier à 16h30, une attaque spectaculaire à la grenade en plein centre-ville a fait deux morts et 17 blessés en face de la société Kotecha.

Parmi les victimes figure le président des cambistes de cet axe, père de neuf enfants, qui a perdu ses deux jambes et trois doigts.

Le coordonnateur provincial de l’association des cambistes de Bukavu, Justin Musikano, demande aux autorités "de garantir la sécurité". "Ce sont des gens qui tirent des balles réelles", rappelle-t-il.

Christian Wanduma, membre du cabinet politique du gouverneur du Sud-Kivu et coordonnateur de Bukavu Force Vive, une organisation spécialisée dans les questions sécuritaires, appelle la population à collaborer avec les services de sécurités dans la traque au malfrat.

"Nous arriverons à mettre fin à l'insécurité", promet-il.

Bien que la police ait déjà interpelé une dizaine des suspects en lien avec l’insécurité dans la ville, dans l’opinion locale la psychose monte de plus en plus ; personne ne se sentant vraiment à l’abri d’une possible intrusion.

Les regards sont donc tournés vers la police et le nouveau gouverneur du Sud-Kivu, Claude Nyamugabo, qui avait promis dans son discours programme notamment le maintien de la sécurité au Sud-Kivu parmi les axes priorités de son action gouvernementale.

Ernest Muhero, correspondant à Bukavu

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