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Les expulsions d'Ethiopiens d'Arabie saoudite pourraient accélérer la propagation du coronavirus


Des médecins d'Ethiopie suivent une formation sur l'utilisation de ventilateurs mécaniques pour les patients COVID-19 au Centre médical américain (American Medical Center/AMC) à Addis-Abeba, en Éthiopie, le 1er avril 2020. (Photo de Michael Tewelde / AFP)
Des médecins d'Ethiopie suivent une formation sur l'utilisation de ventilateurs mécaniques pour les patients COVID-19 au Centre médical américain (American Medical Center/AMC) à Addis-Abeba, en Éthiopie, le 1er avril 2020. (Photo de Michael Tewelde / AFP)

L'Arabie saoudite a expulsé près de 3.000 migrants éthiopiens ces dernières semaines malgré les craintes que de telles opérations puissent accélérer la propagation du coronavirus dans le pays de la Corne de l'Afrique, ont annoncé lundi les Nations unies.

Depuis la mi-mars, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a enregistré 2.870 rapatriés éthiopiens, et tous, sauf 100, ont été renvoyés d'Arabie saoudite, a déclaré le porte-parole Alemayehu Seifeselassie.

Un travailleur humanitaire, bien au fait de la situation des expulsés a dit à l'AFP, sous le couvert de l'anonymat, qu"environ 3.000" rapatriés étaient arrivés d'Arabie Saoudite au cours des dix derniers jours.

"L'expulsion et la déportation de migrants éthiopiens en situation irrégulière alors que la réponse de leur pays au COVID-19 n'est pas prête les met en danger", écrit Catherine Sozi, coordinatrice humanitaire des Nations unies pour l'Ethiopie, dans un document consulté lundi par l'AFP.

Les migrants sont gardés dans des centres de détention en Arabie Saoudite avant d'être renvoyés en Ethiopie, et on ne sait pas très bien dans quelle mesure les autorités saoudiennes les dépistent pour détecter les symptômes de COVID-19.

Le gouvernement éthiopien avait demandé qu'il soit mis fin à ces expulsions jusqu'à ce qu'il puisse mettre en place 30 centres de quarantaine à Addis-Abeba, indique Mme Sozi.

Mais les expulsions ont continué même si "seulement sept centres de quarantaine peuvent accueillir des rapatriés" et que "beaucoup de travail reste à faire" pour que les centres de quarantaine éthiopiens soient conformes aux directives de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), estime Mme Sozi.

L'Ethiopie n'a signalé que 74 cas de COVID-19 et trois décès, mais les tests restent limités et les experts craignent que le faible système de santé du pays ne soit rapidement submergé par un afflux de cas.

Selon l'OIM, jusqu'à un demi-million d'Éthiopiens se trouvaient en Arabie saoudite lorsque les autorités de ce pays ont lancé une campagne contre l'immigration clandestine en 2017. Depuis lors, environ 10.000 Éthiopiens en moyenne ont été expulsés chaque mois, y compris en janvier et février de cette année.

Selon le travailleur humanitaire, il y a eu une pause de deux semaines dans les expulsions à partir du moment où l'Ethiopie a annoncé son premier cas de COVID-19 le 13 mars. Mais les vols de rapatriement ont depuis repris.

"Ces migrants sont très vulnérables. Ils retournent en Ethiopie avec d'importants besoins en soins médicaux", affirme l'humanitaire.

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