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Les Tchadiens menacent de retirer leurs troupes du Sahel


Les forces armées tchadiennes, à N'Djamena, le 13 avril 2020. (VOA/André Kodmadjingar).
Les forces armées tchadiennes, à N'Djamena, le 13 avril 2020. (VOA/André Kodmadjingar).

Après la fin de l’opération "Colère de Boma", le débat est relancé sur la présence des troupes tchadiennes sur les théâtres d’opération à l’extérieur. La télévision nationale, citant le président Deby, avait laissé entendre la semaine dernière que le pays n’enverrait plus de troupes à l’étranger, ce qui a suscité de nombreuses réactions dans la sous région.

Le président Idriss Deby menace de retirer ses troupes des opérations de guerre extérieure, selon une annonce de la télévision publique tchadienne, la semaine dernière.

Le média d’Etat précise que cette décision avait été prise à l’issue de l’opération "colère de Boma", qui a permis, en deux semaines selon N’Djamena, de bouter les militants de Boko Haram hors du Tchad. A l’issue de deux semaines d’opération, l’armée tchadienne affirme avoir neutralisé plus de 1.000 combattants de Boko Haram sans le soutien des pays voisins.


"Il faut que les pays de la sous-région se réveillent", a déclaré Maitre Jean-Bernard Padaré, porte-parole du parti au pouvoir:

"Nous assurons notre sécurité mais il ne faut pas que les gens pensent que le Tchad est là pour faire le sale boulot et eux ils peuvent rester pénard dans leur coin. Nous avons fait le boulot seul et c’est une déception pour nous", a ajouté le porte-parole du MPS, le parti au pouvoir.

M. Padaré invite le peuple tchadien à se rallier de façon unanime derrière le président Deby car, dit-il, ce dernier a la responsabilité de protéger tous les Tchadiens.

Au terme de ses opérations militaires dans les confins du Lac Tchad, Idriss Deby Itno, prévient, selon la télévision nationale, qu’aucun soldat tchadien ne participera à une opération militaire en dehors des frontières tchadiennes.

Narmadji Céline, membre du collectif des organisations de la société civile au Tchad, reste dubitative. Car, dit-elle, le pays a déjà été victime de fausses promesses.

Pour Félix Nyalbé Romadoumngar, député, et chef de l’opposition, l’envoi des troupes tchadiennes dans les théâtres de guerre à l’extérieur viole souvent l’ordre constitutionnel. Et donc leur retrait annoncé par le président Deby ne peut qu’être salué par toutes les forces vives de la nation. Il se dit convaincu de la sincérité du chef de l’Etat.

"C’est une décision responsable parce que j’ai vu que c’est un Idriss Deby sincèrement affecté par rapport à ce qui s’est passé à Boma", a affirmé le chef de l’opposition.

Le Niger et le Nigéria ont jusqu’au 24 avril prochain pour réoccuper leurs territoires libérés par les troupes tchadiennes, ont averti les autorités tchadiennes.

Dimanche, le porte-parole du ministère tchadien des affaires étrangères, Béchir Issa Hamidi, a tenu à apporter des précisions, soulignant qu’il n’a jamais été question de retirer les troupes des théâtres d’opération extérieurs.

Dans le bassin du Lac Tchad, les troupes tchadiennes vont rester au sein de la Force multinationale mixte de la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT) et n’interviendront désormais que dans ce seul cadre.

"Il n’a jamais été question pour le Tchad de se désengager de la Force multinationale mixte, de la CBLT, ni de la Force conjointe du G5 Sahel, encore moins de la mission multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilisation du Mali", insiste le porte-parole du ministère des affaires étrangères.

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