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Le parti au pouvoir en tête aux elections locales en Côte d'Ivoire


Le président ivoirien Ouattara et le nouveau président du RHDP prent la parole, à Abidjan, le 16 juillet 2018.
Le président ivoirien Ouattara et le nouveau président du RHDP prent la parole, à Abidjan, le 16 juillet 2018.

Les élections locales du 13 octobre en Côte d'Ivoire, remportées par le parti au pouvoir, ont aussi conforté les ambitions présidentielles du PDCI de l'ex-chef d'Etat Henri Konan Bédié, à deux ans du grand rendez-vous de 2020, qui est déjà dans toutes les têtes.

Les municipales et régionales ont également mis en évidence les carences la Commission électorale indépendante (CEI).

La coalition au pouvoir (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix - RHDP) sort largement en tête du scrutin de samedi, remportant plus de 90 municipalités, contre 51 aux indépendants et 47 au Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), ancien allié du RHDP passé dans l'opposition, selon la quasi-totalité des résultats.

Le RHDP confirme sa mainmise sur le pays avec ses victoires dans la plupart des communes d'Abidjan et, notamment, le grand quartier populaire d'Abobo, Bouaké, la deuxième ville du pays, les grandes villes du nord et San Pedro, deuxième port du pays.

"La dernière-née des formations politiques (le RHDP, issu du Rassemblement des républicains, parti du président Ouattara) impose respect. Les communes et régions tombées dans son escarcelle traduisent une implantation très impressionnante", estime mardi le quotidien progouvernemental Fraternité Matin.

"Ces élections confirment l'assise nationale du RHDP. Ces élections clarifient d'une certaine manière le débat politique sur le poids de certaines formations", a déclaré Mamadou Touré, porte-parole du RHDP.

Toutefois, les résultats sont aussi bons pour le PDCI qui veut abandonner sa position "de faiseur de rois" pour reconquérir le pouvoir en 2020.

Le parti de Henri Konan Bédié a pris la commune chic de Cocody et celle très riche du Plateau, ainsi que la ville de Yamoussoukro, la capitale politique et ville natale du premier président et fondateur du PDCI, Félix Houphouët-Boigny (1960-1993).

- Commission électorale et rumeurs -

Ces élections montrent que le divorce est bien consommé entre les anciens alliés, PDCI et RDR-RHDP, qui sont désormais à couteaux tirés, en vue de la présidentielle de 2020 après une alliance de plus de dix ans.

Principalement composée du PDCI et du parti du président Alassane Ouattara, le Rassemblement des républicains (RDR), la coalition au pouvoir (RHDP) a explosé en août.

Le PDCI a refusé de s'y maintenir, estimant que le parti de Ouattara tentait de l'absorber pour pouvoir présenter son candidat à la présidentielle.

Le PDCI, qui a soutenu Ouattara en 2010 et 2015, entendait que le RDR lui rende la pareille en 2020 en soutenant un candidat PDCI.

L'autre grand enseignement du scrutin "c'est la faillite technique et surtout morale de la CEI, incapable de proclamer les résultats qui pourtant sont connus de tous", déclare à l'AFP le politologue ivoirien Jean Alabro, qui souligne que cette faillite facilite "la propagation de la rumeur et crée "la psychose".

La campagne électorale et le scrutin ont été émaillés de violences et d'incidents à travers tout le pays, ayant fait au moins quatre morts, et entachées par de nombreuses accusations de fraudes.

La réforme de la CEI est un des chevaux de bataille du PDCI, qui a dénoncé "un braquage éhonté" mais aussi de l'aile dure du Front populaire ivoirien (FPI) fondé par l'ex-président Laurent Gbagbo, qui a une nouvelle fois boycotté le scrutin, le qualifiant de "forfaiture".

Le "parti de Gbagbo" (l'autre appellation de l'aile dure du FPI) a relevé des "irrégularités qui ont entaché la sincérité du scrutin", énumérant l'"absence de stickers sur les bulletins de vote, d'encre indélébile, des tablettes électroniques défaillantes, des électeurs refoulés".

Un observateur ivoirien souligne que la CEI n'est sans doute pas pour rien dans le fait que "depuis quelques années les abstentionnistes sont en passe de devenir le premier parti ivoirien". Le taux de participation n'est pas encore connu mais ne dépasserait pas les 30%, selon plusieurs observateurs.

Avec AFP

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