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Les autorités nigérianes démantèlent SARS, une unité de police problématique


"SARS tue, viole, extorque, finissons-en maintenant", peut-on lire sur une pancarte lors d'une manifestation pour demander la suppression de l'unité de police controversée à Ikeja, dans l'État de Lagos, le 9 octobre 2020. (Photo: PIUS UTOMI EKPEI / AFP)
"SARS tue, viole, extorque, finissons-en maintenant", peut-on lire sur une pancarte lors d'une manifestation pour demander la suppression de l'unité de police controversée à Ikeja, dans l'État de Lagos, le 9 octobre 2020. (Photo: PIUS UTOMI EKPEI / AFP)

La présidence du Nigeria a annoncé dimanche la dissolution avec "effet immédiat" de la force d'unité spéciale de la police après une semaine de forte mobilisation de la population dans la rue et sur la Toile, dénonçant les violences policières.

"La brigade spéciale de répression des vols (SARS) a été dissoute avec effet immédiat", a fait savoir la présidence sur son compte Twitter.

De son côté, la police a assuré que les officiers de la SARS seraient redéployés dans d'autres brigades criminelles, et qu'une "unité spéciale de surveillance des crimes commis à l'encontre des citoyens" sera mise en place.

Depuis plus d'une semaine, les Nigérians exigeaient la dissolution de la SARS accusée d'extorsion de la population, d'arrestations illégales, de torture et même de meurtre.

La contestation est née sur les réseaux sociaux après la diffusion d'une vidéo montrant des agents présumés de la SARS tuant un homme à Ughelli, dans l'Etat du Delta (sud).

Les activistes avaient utilisé les hashtags #EndSARS et #EndSARSnow pour mobiliser leurs sympathisants et amplifier leur message. La stratégie a fait mouche : ces hashtags étaient le sujet le plus partagé au monde vendredi en fin d'après-midi sur les réseaux sociaux, selon le classement "Trending" de Twitter.

Des centaines de Nigérians, essentiellement des jeunes, sont également descendus presque tous les jours de la semaine dans les rues de plusieurs grandes villes du sud du pays, ainsi qu' à Abuja, la capitale fédérale, où ils ont été dispersés par des gaz lacrymogènes et des canons à eau.

Protest against police brutality in NIGERIA
Protest against police brutality in NIGERIA

De nombreuses célébrités nigérianes et des poids lourds de l'industrie musicale tels que Davido et Wizkid se sont engagés dans ce mouvement, contribuant à sa propagation notamment sur les réseaux sociaux.

"#endsarsnow ! !!! Si nous nous rassemblons tous en tant que frères et sœurs et aussi en tant que citoyens de ce pays, nous pouvons mettre fin à ces absurdités !", avait tweeté Davido le 4 octobre.

Une semaine plus tard, le gouvernement annonce le démantèlement de l'unité spéciale, mais ce n'est pas assez pour le célèbre musicien. Comme de nombreux autres Nigérians, il demande des poursuites judiciaires contre les policiers qui ont commis des crimes.

"C'est loin d'être fini", a tweeté Davido dimanche. "Nous voulons un décret, une action législative et une commission d'enquête judiciaire pour poursuivre ces ripoux. Ni plus, ni moins !"

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