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Le ministre des Affaires étrangères limogé en Centrafrique


Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres avec le ministre des Affaires étrangères Charles-Armel Doubane, à Bangui, le 24 octobre 2017.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres avec le ministre des Affaires étrangères Charles-Armel Doubane, à Bangui, le 24 octobre 2017.

Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a limogé son ministre des Affaires étrangères en poste depuis 2016, Charles-Armel Doubane, et l'a remplacé par une femme, Sylvie Baïpo-Temon, analyste financière.

C'est un décret présidentiel publié vendredi soir qui a mis fin aux fonctions de M. Doubane, ancien ministre de l'Education de 2006 à 2008, puis représentant de l'ONU en Centrafrique de 2011 à 2013.

Le porte parole de la présidence centrafricaine, Ange-Maxime Kazagui, a confirmé samedi à l'AFP le départ du chef de la diplomatie, mettant en avant "la volonté du président de donner un nouveau souffle à la diplomatie" de son pays.

Considéré comme un francophile plutôt réticent à l'implantation de plus en plus grande de la Russie en Centrafrique, M. Doubane n'avait pas assisté à Bangui au défilé du 1er décembre célébrant le 60e anniversaire de l'indépendance de son pays, ancienne puissance coloniale française.

Il avait suivi en cela l'appel au boycott de cette cérémonie lancé par le cardinal Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui, "par respect pour les victimes" d'un massacre de civils commis par un groupe armé le 15 novembre à Alindao (centre), qui avait fait près de 100 morts, selon Amnesty International.

Le défilé du 1er décembre avait réuni un millier de manifestants, essentiellement des partisans de M. Touadéra, poings levés et arborant des maillots à l'effigie du président.

"Le président n'a pas aimé que Doubane lui fasse cet affront" et en réalité, "il a signé sa démission ce jour là", a affirmé à l'AFP une source proche du ministère des Affaires étrangères. Le ministre "se sentait censuré dans son travail" depuis, a-t-elle ajouté.

Le lendemain de l'anniversaire de l'indépendance, une trentaine de jeunes s'étaient rendus devant le ministère des Affaires étrangères à Bangui, exigeant la démission du ministre. Des sources proches de l'opposition ont affirmé que ces manifestants avaient été payés par le nouveau parti présidentiel, Mouvement Coeurs Unis (MCU).

La nouvelle chef de la diplomatie centrafricaine qui doit prendre ses fonctions avant fin décembre, Sylvie Baïpo-Temon, est analyste financière à la banque française BNP-Paribas depuis 2003.

Jusqu'à sa nomination, elle était aussi porte-parole d'une organisation de la diaspora pour la paix en République Centrafricaine.

Depuis 2013, la quasi-totalité de la Centrafrique vit sous la coupe de groupes armés et de milices qui commettent d'innombrables violences et exactions.

Une initiative de paix menée par l'Union africaine (UA), soutenue par l'ONU et la France, n'a pour l'instant pas réussi à mettre fin à la violence.

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