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Le Kenya enregistre ses électeurs en masse en vue des élections d'août


Une femme vote dans un bureau dans la ville de Gatundu, au Kenya, le 4 mars 2013.
Une femme vote dans un bureau dans la ville de Gatundu, au Kenya, le 4 mars 2013.

La Commission électorale kényane (IEBC) a lancé lundi une vaste opération d'enregistrement des électeurs en vue des élections générales prévues en août, les différents partis appelant leurs partisans à s'enregistrer en masse pour peser notamment sur la présidentielle.

Le vote au Kenya s'effectue traditionnellement sur des lignes ethniques et l'issue des élections prévues le 8 août sera largement déterminé par la capacité des coalitions en lice à mobiliser les membres de leurs ethnies respectives.

Environ 15,9 millions de Kényans sont déjà inscrits sur les listes électorales, plus que les 14,4 millions enregistrés pour les dernières élections, en 2013. Mais l'IEBC estime que plus de 9 millions d'électeurs potentiels ne sont pas inscrits, sur les quelque 46 millions d'habitants du pays (selon une estimation de la Banque mondiale en 2015).

La Commission espère que 4 à 6 millions d'électeurs supplémentaires, sur ces 9 millions de non-inscrits, s'inscriront auprès des 25.000 bureaux prévus à cet effet à travers le pays, d'ici au 14 février, date limite d'enregistrement.

Tout Kényan âgé d'au moins 18 ans et disposant d'une carte d'identité ou d'un passeport valide peut s'inscrire sur les listes électorales en faisant numériser ses empreintes digitales et sa photo. L'enregistrement des électeurs était possible avant lundi, mais l'exercice débuté ce jour se distingue par son ampleur.

Le président Uhuru Kenyatta, qui briguera un second mandat, et la coalition d'opposition nouvellement formée ont appelé leurs partisans à s'enregistrer en masse.

"Les citoyens sont devenus des machines à voter", s'est inquiété ce week-end le grand quotidien Daily Nation dans un éditorial.

"Cet enregistrement des électeurs est devenu l'épicentre du combat car le vote s'est transformé en un recensement ethnique", jugeait le journal : "les coalitions politiques, qui sont essentiellement des amalgames d'entités ethniques, veulent rassembler leurs ouailles en blocs électoraux et utiliser leur avantage numérique pour prendre le pouvoir".

La coalition actuellement au pouvoir rassemble deux des principales ethnies du pays, les Kikuyu du président Kenyatta et les Kalenjin du vice-président William Ruto. La coalition d'opposition rassemble elle, entre autres, trois autres importants groupes, les Luo, les Luhya et les Kamba.

Les élections présidentielles de 2007 et 2013 avaient toutes deux été marquées par des accusations de fraude électorale. Les premières avaient dégénéré en violences politico-ethniques ayant fait plus de 1.100 morts tandis que celles de 2013 s'étaient déroulées dans un calme relatif.

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