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Le journaliste nigérian arrêté est détenu par les services de renseignements


Une Nigériane avec un smartphone à Lagos, le 29 octobre 2018.
Une Nigériane avec un smartphone à Lagos, le 29 octobre 2018.

Le journaliste nigérian, arrêté durant le week-end dans le sud-est du pays par des hommes armés soupçonnés d'être des agents de l'Etat est détenu au siège des services de renseignements (DSS) à Abuja, a confirmé à l'AFP lundi l'un de ses collègues militants.

"Je viens de lui parler et il est actuellement dans les locaux de la DSS à Abuja", a expliqué Morris Alagoa, militant de Niger Delta Rights, un organisme de défense des droits humains actif dans le sud-est du Nigeria.

"D'après ce qu'il m'a dit, ils ne lui ont toujours pas fait connaître les raisons de son arrestation, ni les accusations qui pèsent contre lui", poursuit son collègue et ami. "Mais maintenant ils appellent ses connaissances à venir payer sa caution et à venir le chercher", a ajouté M. Alagoa, soulignant qu'Amnesty International travaillait activement à sa libération.

Jones Abiri, journaliste et militant qui avait déjà été détenu pendant deux ans sans procès entre 2016 et 2018, a été enlevé samedi, par des hommes qui l'ont forcé à monter dans une voiture en hurlant qu'il était en état d'arrestation", ont rapporté des témoins.

Le porte-parole de la DSS, Peter Afunanya, n'a pas souhaité s'exprimer sur l'incident, assurant dans la presse locale qu'il n'était "pas au courant".

"Etant donné que Jones Abiri a déjà été détenu par des agents des services secrets sans aucun accès à ses avocats ou à ses proches pendant deux ans, nous sommes extrêmement inquiets de cette nouvelle arrestation et de ne pas savoir où il se trouve", avait déclaré Angela Quintal, responsable des programmes pour l'Afrique au Centre de protection des journalistes (CPJ).

Jones Abiri, directeur du journal local Weekly Source, avait été arrêté par la DSS en 2016 puis détenu pendant deux ans sans procès pour ses liens présumés avec des rebelles du delta du Niger, dans le sud-est du pays, et ses menaces à l'encontre des compagnies pétrolières.

Après une vaste campagne médiatique en sa faveur, il avait finalement été présenté devant un juge en août 2018, et libéré dans la foulée, sans que les accusations contre lui ne soient suspendues.

Le Nigeria est classé à la 119e place en termes de liberté de la presse par l'ONG Reporters sans frontières, qui dénonce régulièrement un climat de peur du aux "menaces et violences régulières" au sein des médias.

Avec AFP

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