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Le gouvernement kényan sommé de lever le gel des comptes bancaires de deux ONG musulmanes


Un tribunal au Kenya
Un tribunal au Kenya

L’injonction vient d’un tribunal kényan qui estime que rien ne permettait de relier à des groupes terroristes les deux organisations musulmanes de défense des droits de l'Homme.

Le juge Anyara Emukhule, du tribunal de Mombasa, la principale ville de la côte du Kenya, est d’avis que l'Etat kényan n'avait pu établir qu'il existait des raisons suffisantes de geler les comptes de Haki Africa et Muslims for Human Rights (Muhuri).

Ces deux ONG importantes et respectées de la société civile musulmane avaient été placés en avril, par les autorités kényanes, sur une liste de 85 personnes et entités accusées de soutenir les islamistes somaliens shebab, affiliés à Al-Qaïda, et dont les comptes bancaires avaient été bloqués.

Cette liste faisait partie d'une série de mesures de rétorsion contre les soutiens présumés des shebab après l'attaque de l'université kényane de Garissa (est), qui avait fait 148 morts, dont 142 étudiants, en avril.

Y figuraient également des sociétés de transfert d'argent vitales pour la Somalie, pays dépendant des fonds envoyés par sa diaspora et privé d'infrastructures bancaires.

Le tribunal de Mombasa, ville très majoritairement musulmane comme le reste de la côte kényane, a également estimé qu'aucune preuve n'avait été apportée que les deux ONG soutiendraient de quelque manière que ce soit le terrorisme. L'Etat a indiqué qu'il ferait appel de ce jugement.

Le même juge avait déjà rendu en juin une décision interdisant au gouvernement de classer les deux ONG comme groupes terroristes, ou soutiens de groupes terroristes.

Haki Africa et Muhuri ont pour objectif de lutter contre la stigmatisation des populations musulmanes kényanes, essentiellement originaires du Nord, de l'Est et de la côte du pays, et la répression aveugle dont elles s'estiment victimes quand le pays est frappé par une attaque des shebab.

Plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme kényanes et internationales, dont Amnesty International et Human Rights Watch, et des observateurs, estiment que les deux groupes oeuvrent à combattre l'extrémisme et le radicalisme au sein de ces populations.

Avec AFP

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