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Un journaliste arrêté et sommé de révéler ses sources après avoir dénoncé la corruption au Kenya


Le tribunal de Milimani à Nairobi. REUTERS/Gregory Olando
Le tribunal de Milimani à Nairobi. REUTERS/Gregory Olando

John Ngirachu, rédacteur en chef du service politique du Daily Nation, est aux arrêts au parlement à Nairobi depuis la publication d’un article qu’il a écrit sur des paiements suspects effectués par le ministère de l'Intérieur.

Ses confrères affirment qu’il leur aurait confié avoir été reçu l’ordre de rédiger un document révélant l'origine de ses informations, mais qu'il a refusé.

Peu après son arrestation, le ministre de l'Intérieur Joseph Nkaissery a indiqué à la presse que le journaliste serait "relâché quand il aurait révélé ses sources". Selon le Nation, l'article est basé sur des comptes-rendus du Comité des Finances publiques de l'Assemblée nationale.

"Il doit révéler l'origine de ses informations, car elles sont fausses", a lancé M. Nkaissery, "cette culture de gens qui disent n'importe quoi sans étayer leurs affirmations doit cesser".

Le ministre a dénoncé "une campagne destinée à détruire le gouvernement (...), habillée d'arguments prétendument contre la corruption mais qui prennent de plus en plus la forme d'une entreprise plus vaste de sabotage économique".

Le Conseil kényan des médias (MCK), organe de régulation du secteur a "condamné l'arrestation de John Ngirachu (...) totalement contraire à l'esprit de la liberté de la presse".

Le Syndicat des journalistes du Kenya (KUJ) a dénoncé un "autre triste jour pour les médias, sur fond de poursuite des attaques contre les journalistes et de violation de la Constitution par le gouvernement" actuel.

L'Assemblée nationale a voté mi-octobre une loi - qui doit encore être adoptée par le Sénat - prévoyant de sévères peines contre les journalistes "diffamant" le Parlement.

Avec AFP

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