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Le Burkina Faso lutte contre les pesticides interdits


A 17 ans, ce jeune Camerounais sans formation manipule les pesticides dans son champs d'ananas, près de Yaoundé, le 11 mai 2017. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)
A 17 ans, ce jeune Camerounais sans formation manipule les pesticides dans son champs d'ananas, près de Yaoundé, le 11 mai 2017. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)

Le gouvernement du Burkina Faso déclare la guerre contre les pesticides de mauvaise qualité. Des opérations de contrôle menées dans quatre régions du pays ont permis de saisir plus de 15 tonnes de produits phytosanitaires non autorisés à la vente.

Des attaques de chenilles légionnaires ont failli compromettre la saison agricole au Faso. Le ministère de l'Agriculture a initié des opérations de contrôle de la qualité des produits phytosanitaires.

Reportage de Zoumana Wonogo, correspondant à Ouagadougou pour VOA Afrique
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Moussa Ouattara, directeur de la protection des végétaux et du conditionnement, fait le bilan : "nous avons saisi environ 15 tonnes de produits. Au-delà de cette quantité, les contrôles sont importants, car les opérateurs vendaient ces produits sans crainte".

Selon lui, plus de 70% des produits sur le terrain ne sont pas homologués, donc non autorisés à être vendus au Burkina.

"Concernant les chenilles légionnaires, nous avons diffusé une liste de produits qui sont efficaces contre elles, mais dans les campagnes, les agriculteurs utilisent n'importe quels produits, ce qui est très dangereux parce qu'ils ne pourront pas détruire les nuisibles pour lesquels ils sont utilisés, pire encore, ça peut créer de la résistance", souligne-t-il.

J'ai traité des plants avec des pesticides et j'ai senti que quelque chose n'allait pas en moi".
Boniface Tiendrébéogo, agriculteur-maraicher burkinabè

"J'ai traité des plants avec des pesticides et j'ai senti que quelque chose n'allait pas en moi, je ne me sentais plus très bien, donc j'ai abandonné", se souvient Boniface Tiendrébéogo, un agriculteur-maraicher burkinabè.

"Que les pesticides viennent d'Europe ou d'ailleurs, je n'en veux plus", explique-t-il, catégorique.

"Pour leur utilisation, il faut des équipements spécifiques que je n'ai pas. Quand on nous a formés, les éducateurs nous ont montré des boîtes : s'il y est écrit 'homologué', cela veut dire qu'on peut l'utiliser et s'il n'y a pas ce mot, il ne faut pas y toucher. Le problème qui reste est qu'il faut savoir lire pour comprendre", souligne-t-il.

Larle Naba, au Burkina Faso, le 10 août 2017. (VOA/Zoumana Wonogo)
Larle Naba, au Burkina Faso, le 10 août 2017. (VOA/Zoumana Wonogo)

Face aux pesticides de qualité douteuse, Victor Tiendrebéogo, plus connu sous le nom de Larlé Naba, a son petit secret.

"Je pense qu'au Burkina, il sera difficile d'éviter l'utilisation des intrants chimiques tout de suite. Il faut plutôt utiliser un mélange d'intrants organiques avec un peu d'intrants chimiques tout d'abord. Petit à petit, vous diminuez la part chimique pour arriver à de l'engrais 100% organique", propose-t-il.

"J'ai réussi à faire du composte en 21 jours... Une initiative qui a vu le jour au Zimbabwe. Je peux aussi faire de l'engrais liquide bio en 14 jours, une trouvaille américaine", confie-t-il. Pour Larlé Naba, le Burkina Faso a tout à gagner s'il s'inspire des nouvelles techniques développées à l'étranger.

Zoumana Wonogo, correspondant à Ouagadougou

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