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Le bilan de la tragédie ferroviaire en Egypte s'alourdit à plus de 40 morts


Des badauds ont accouru à la station de Khroshid où deux trains sont entrain en collision à Alexandrie, Egypte, 11 août 2017.
Des badauds ont accouru à la station de Khroshid où deux trains sont entrain en collision à Alexandrie, Egypte, 11 août 2017.

Plus de 40 personnes sont mortes dans la collision de deux trains près d'Alexandrie dans le nord de l'Egypte, entraînant l'interpellation des deux conducteurs et la suspension de responsables de l'Autorité des chemins de fer.

Plusieurs heures après l'accident survenu vendredi après-midi, les ouvriers ont réussi à dégager et rouvrir samedi la voie ferrée très fréquentée qui permet de rejoindre la grande métropole d'Alexandrie, sur les bords de la Méditerranée, depuis la capitale égyptienne.

Toute la nuit, à la lumière des projecteurs, les sauveteurs ont fouillé les carcasses des wagons à la recherche de victimes après l'un des plus graves accidents de train survenu en Egypte, selon des journalistes de l'AFP sur place.

Depuis l'accident, le bilan n'a cessé de monter. Samedi, le ministère de la Santé a fait état de 41 morts et de 132 blessés dont 53 étaient toujours hospitalisés.

Sur les lieux du drame, des couvertures blanches couvertes du sang des victimes étaient éparpillées.

Durant des heures, les ambulances ont effectué des rotations pour emmener les blessés, allongés dans un champ le long du train, vers les hôpitaux d'Alexandrie.

L'accident s'est produit à l'entrée de la métropole septentrionale quand un train a percuté l'arrière d'un autre, arrêté sur la voie en raison vraisemblablement d'une panne, selon l'Autorité des chemins de fer.

- 'Comme une explosion' -

Les deux trains se dirigeaient vers Alexandrie, l'un depuis Le Caire, l'autre depuis Port Saïd (est).

En raison du choc violent, plusieurs wagons ont déraillé dans un champ et d'autres se sont encastrés les uns dans les autres. Les secours ont dû employer deux grues pour réussir à détacher les amas de tôles emmêlés.

"Peu après la prière du midi, nous avons entendu un bruit énorme. C'était comme une explosion, nous avons couru et vu l'accident", a raconté à l'AFP Ayman Mehdi, qui habite à quelques dizaines de mètres du lieu du drame.

"Il y avait un wagon fortement endommagé, il y avait à l'intérieur des cadavres et des restes humains", a ajouté ce chauffeur de camion de 35 ans.

Selon un secouriste, qui a requis l'anonymat, en plus des corps retirés des wagons, "il y avait beaucoup de restes humains qui ont été entassés dans une grande valise pour les besoins d'identification".

Il a fallu deux grues pour soulever quatre wagons qui bloquaient la voie ferrée. Un train a traversé dans la journée la voie, mais il a dû ralentir en raison d'un rail légèrement courbé.

Le ministre des Transports Hicham Arafat, cité par une télévision égyptienne, a affirmé que les conducteurs des deux trains accidentés avaient été appréhendés pour interrogatoire alors que deux responsables et deux employés de l'Autorité des chemins de fer avaient été suspendus jusqu'à la fin des investigations.

Sur les lieux de l'accident, il a ensuite affirmé ignorer pourquoi le train s'était arrêté mais suggéré que c'était peut-être en raison "de feux de signalisation vétustes". "C'est un gros problème et nous cherchons à les moderniser".

- Plusieurs arrêts -

Un passager, blessé, du train qui s'est arrêté, a affirmé que celui-ci avait quitté la gare en retard. "Nous ne savons pas pourquoi il s'est arrêté", a-t-il dit à un média égyptien en soulignant qu'il avait stoppé auparavant plusieurs fois pendant le trajet.

Sous l'effet de la collision, "les gens ont été projetés et il y avait des cadavres", a-t-il ajouté.

Le président Abdel Fattah al-Sissi avait dès vendredi ordonné l'ouverture d'une enquête afin que les responsables de l'accident "rendent des comptes".

L'Egypte connaît régulièrement de graves accidents routiers ou ferroviaires dus à une circulation anarchique, des véhicules vétustes, des routes et des voies ferrées mal entretenues et peu surveillées.

Les Egyptiens reprochent depuis longtemps au gouvernement de ne pas avoir réussi à réduire les accidents de transports.

L'accident ferroviaire de vendredi est le plus meurtrier depuis la collision en 2012 entre un bus scolaire et un train à un passage à niveau dans la province d'Assiout (centre) qui avait fait 47 morts.

En novembre 2013, une collision entre un train et un bus au sud du Caire avait fait 27 morts.

La tragédie ferroviaire la plus meurtrière dans l'histoire de l'Egypte s'est produite en 2002, quand un incendie survenu dans un train a fait 373 morts à une quarantaine de kilomètres au sud du Caire.

Avrc AFP

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