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Lac Tchad: le gouvernement constate une multiplication des attaques de Boko Haram


Djimet Arabi, ministre de la justice garde des sceaux chargé des droits humains, Tchad, le 15 décembre 2019. (VOA/André Kodmadjingar)
Djimet Arabi, ministre de la justice garde des sceaux chargé des droits humains, Tchad, le 15 décembre 2019. (VOA/André Kodmadjingar)

Le ministre de la justice du Tchad, Djimet Arabi, a relevé mardi la recrudescence des attaques menées par le groupe jihadiste de Boko Haram dans le bassin du Lac Tchad, estimant que la réponse militaire ne pouvait être la seule.

"Il y a effectivement une recrudescence des attaques de Boko Haram dans la province du Lac et dans tous les pays de la sous-région", a-t-il déclaré à N'Djamena à l'AFP, au cours de la présentation d'un rapport sur les désengagés (anciens membres) de Boko Haram, présenté par le Centre d'études pour le développement et la prévention de l'extrémisme (CEDPE, ONG locale).

La multiplication des attaques a aussi été confirmée à l'AFP mardi par le conseiller à la sécurité du gouverneur de la province du Lac, Ahmat Mahamat Hindi, qui l'impute à la montée des eaux du bassin.

"Dans quelques temps, à la période de décrue, les éléments de Boko Haram se replieront sur les iles et cesseront de mener des opérations", a-t-il assuré.

Selon lui, les éléments de Boko Haram se servent de petites pirogues sans moteur appelées communément "téké téké", se déguisant en pécheurs, rendant leur traque encore plus compliquée.

C'est au Nigeria qu'est née l'insurrection de Boko Haram en 2009, avant de se propager dans les pays voisins. Depuis 2015, les pays de la région luttent contre le groupe au sein de la Force multinationale mixte (FMM), une coalition régionale engagée autour du lac Tchad avec l'aide de comités de vigilance composés d'habitants.

Début janvier, l'ensemble des 1.200 militaires tchadiens de la FMM déployés au Nigeria sont rentrés au Tchad pour être redéployés sur les pourtours du lac, côté Tchad, du fait de la multiplication des attaques.

"Je pense que la réponse militaire à elle-seule n'est pas suffisante", a également affirmé mardi le ministre tchadien. "Il faut avoir une réponse sociale. A la base de toutes ces actions, il y a d'abord la pauvreté", a-t-il poursuivi.

Le rapport du CEDPE relève que 54% des 4.200 personnes désengagées dans le lac Tchad sont des femmes. Les données révèlent que près de 70% d'entre elles ont des difficultés pour se loger et se nourrir.

Le président de l'ONG Ahmat Yacoub Dabio a appelé les autorités à accélérer les programmes de réinsertion, leur lançant "il faut tout faire pour que ces gens ne regagnent pas leurs rangs".

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