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La junte malienne libère Bah Ndaw et Moctar Ouane, le colonel Goïta veut les pleins pouvoirs


Bah Ndaw lorsqu'il était ministre de la Défense à Bamako, 28 mai 2014.
Bah Ndaw lorsqu'il était ministre de la Défense à Bamako, 28 mai 2014.

Les militaires maliens ont libéré le président de transition Bah Ndaw et le Premier ministre Moctar Ouane, arrêtés lundi et qui avaient "démissionné" mercredi.

"Le Premier ministre et le président de transition ont été libérés cette nuit vers 01H30 (locales et GMT). Nous avons respecté notre parole", a dit un responsable militaire sous couvert d'anonymat sans préciser si leur élargissement était total ou assorti de conditions.

Des membres des familles ont confirmé leur libération. Les deux hommes sont rentrés chez eux à Bamako, a indiqué leur entourage.

Une libération intervenue discrètement dans la nuit de mercredi à jeudi et qui satisfait une des exigences du Conseil de sécurité de l'ONU et des partenaires du Mali.

Selon des sources diplomatiques, le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, qui officiellement était jusqu'ici vice-président de transition, compte désormais prendre la tête de la transition et nommer un Premier ministre.

Cette prise des pleins pouvoirs à laquelle la communauté internationale avait résisté après le putsch mené par les mêmes colonels en août 2020 au détriment du président Ibrahim Boubacar Keïta, obscurcirait encore l'horizon d'un pays en pleine tourmente, pourtant crucial pour la stabilité du Sahel.

La Communauté des Etats ouest-africains (Cédéao), la France et les Etats-Unis ont brandi la menace de sanctions.

Les militaires se sont jusqu'alors gardés de s'exprimer publiquement sur leurs plans.

Aide américaine suspendue

Le colonel Goïta les a accusés d'avoir formé un nouveau gouvernement sans le consulter alors qu'il est le vice-président en charge des questions de sécurité, attribution primordiale dans un pays dans la tourmente des violences en tous genres, et notamment jihadistes.

Les militaires avaient indiqué mardi que MM. Ndaw et Ouane avaient démissionné, sans qu'on sache dans quelles conditions.

Depuis leur arrestation lundi, le président et le Premier ministre de transition étaient détenus au camp militaire de Kati, à une quinzaine de kilomètres de Bamako, là où le président Keïta, réélu un an plus tôt, avait été conduit lui aussi par les colonels en 2020 et poussé à annoncer sa démission.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné à l'unanimité l'éviction du président et du Premier ministre sans toutefois parler de coup de force, ni envisager de mesures coercitives.

"Imposer un changement de direction de la transition par la force, y compris par des démissions forcées, (est) inacceptable", a déclaré le Conseil.

Dans un communiqué publié lundi soir, les organisations africaines, la Minusma, la France, les Etats-Unis et d'autres prévenaient déjà qu'ils n'accepteraient pas un fait accompli comme une démission forcée.

Les Etats-Unis ont suspendu l'assistance aux forces de sécurité et de défense maliennes, a annoncé le département d'Etat, précisant que Washington étudierait "des mesures ciblées contre les responsables politiques et militaires qui ont entravé la transition civile vers une gouvernance démocratique".

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