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La France souhaite "un espace politique nouveau" avec le Rwanda


Le président français Emmanuel Macron serre la main du président rwandais Paul Kagame à côté du président tchadien Idriss Deby lors du 17e sommet des pays francophones à Erevan, le 11 octobre 2018.
Le président français Emmanuel Macron serre la main du président rwandais Paul Kagame à côté du président tchadien Idriss Deby lors du 17e sommet des pays francophones à Erevan, le 11 octobre 2018.

Le rapport publié par le Rwanda sur le rôle de la France dans le génocide des Tutsi en 1994 et la réaction de Kigali excluant la complicité de Paris ouvrent "un espace politique nouveau" pour "se projeter vers un avenir commun", a réagi lundi la présidence française.

La France se félicite également que les autorités rwandaises excluent des poursuites judiciaires, par la voix de leur ministre des Affaires étrangères, Vincent Biruta, interviewé par le quotidien français Le Monde, souligne-t-on à l'Elysée.

Le rapport Muse, commandé par Kigali à un cabinet d'avocats américain, "indique que la France a rendu possible un génocide qui était prévisible", mais "je pense que la France n'a pas participé à la planification du génocide et que les Français n'ont pas participé aux tueries et aux exactions", déclare dans cet entretien le ministre rwandais, en assurant que "le gouvernement rwandais ne portera pas cette question devant une cour".

Le chef de la diplomatie rwandaise estime par ailleurs dans les colonnes du Monde que la publication de ce rapport, quelques semaines après celle du rapport d'une commission d'historiens français concluant à des responsabilités "lourdes et accablantes" de Paris dans la tragédie, va "contribuer à la réconciliation entre la France et le Rwanda".

L'enquête de près de 600 pages commandée en 2017 par le Rwanda au cabinet Levy Firestone Muse qualifie la France de "collaborateur indispensable" du régime hutu qui a orchestré le massacre en trois mois de plus de 800.000 personnes, essentiellement au sein de la minorité tutsi, selon les chiffres de l'ONU.

Elle rejette par ailleurs l'idée que Paris était "aveugle" face au génocide qui se préparait, comme l'a récemment conclu le rapport français dirigé par Vincent Duclert et mise sur pied par le président Emmanuel Macron.

"Ces deux rapports donnent lieu à des conclusions qui ne sont pas les mêmes mais ils ont le point commun de bouger les lignes et d'ouvrir un espace politique nouveau", a réagi lundi l'Elysée en soulignant une "étape importante au regard de la parole politique qui l'accompagne".

Le 18 mai, la France recevra à Paris le président rwandais Paul Kagamé dans le cadre d'un sommet sur le financement des économies africaines, selon la présidence française, en rappelant qu'Emmanuel Macron avait l'intention de "se rendre au Rwanda cette année".

Même si les relations entre les deux pays se sont détendues avec l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron en 2017, le rôle de la France au Rwanda reste un sujet explosif depuis plus de 25 ans. Il est aussi l'objet d'un débat violent et passionné entre chercheurs, universitaires et politiques.

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