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Des Ivoiriens manifestent à Washington contre un 3e mandat du président Ouattara


La diaspora ivoirienne manifeste devant l'ambassade de Côte d'Ivoire à Washington, DC, le samedi 29 août 2020, contre le 3e mandat du président Alassane Ouattara. (VOA/Nanythe Talani)
La diaspora ivoirienne manifeste devant l'ambassade de Côte d'Ivoire à Washington, DC, le samedi 29 août 2020, contre le 3e mandat du président Alassane Ouattara. (VOA/Nanythe Talani)

“Nous sommes ici pour crier notre ras-le-bol à M. Dramane Ouattara qui s’entête à vouloir faire un troisième mandat [...]. Nous devons à tout prix enlever M. Ouattara du pouvoir, à mains nues et par des manifestations.”, a déclaré Daniel Coulibaly, dit KGB le Gourou, cyberactiviste ivoirien.

M. Coulibaly, dit KGB le Gourou fait partie des membres de la diaspora ivoirienne vivant aux Etats-Unis, qui ont manifesté samedi devant leur ambassade à Washington, sur Massachusetts Avenue, pour exprimer leur indignation contre la candidature d’Alassane Ouattara à la présidentielle d’octobre.

Pour cette unique occasion, ce jeune cyber-activiste, qui est aussi membre du Rassemblement pour la Paix (RACI) et mobilisateur au sein de ce parti, a pris un billet d’avion pour couvrir les plus de 2000 km qui séparent l’Etat du Nebraska, où il vit, de la capitale fédérale américaine, afin de se rallier à ses frères ivoiriens et faire entendre sa voix.

“Nous sommes dans le printemps de l’Afrique de l’Ouest. Vous avez vu [ce qui s’est passé] hier au Mali, [aujourd’hui, la] Côte d’Ivoire. Peut-être bientôt ça sera la la Guinée, le Sénégal”, a ajouté le cyber-activiste, l’air décidé.

La manifestation de samedi a rassemblé des Ivoiriens vivant dans différents États comme la Pennsylvanie, Maine, New York, Maryland, Ohio, la Virginie.

“L’annonce d’une candidature d’Alassane Ouattara est inconstitutionnelle”, a tranché Eric Edi, secrétaire exécutif de Comité d’Actions pour la Côte d’Ivoire (CACI), qui a fait le déplacement de Philadelphie.

Il espère aussi porter “un message de soutien à la grande majorité des Ivoiriens qui sont opposés aux agissements du régime en place en Côte d’Ivoire. C’est le soutien et la force que nous apportons à nos frères en Côte d’Ivoire pour leur dire de rester mobilisés pour faire partir Ouattara”, a-t-il expliqué d’une voix animée et avec des gestes expressifs.

Retour des exilés et libération des prisonniers

Les Ivoiriens ont aussi exigé la fin des tueries, le retour au pays des exilés politiques et la libération des prisonniers politiques.

“Alassane Ouattara doit ramener Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire, de la même façon qu’il l’en avait fait partir”, selon Nene Elisée, venu du Maine, Etat situé dans le nord des Etats-Unis, à la frontière avec le Canada. Vêtu d’un grand boubou marron, il brandissait une pancarte contenant des écrits, No violation of the Constitution (“Non à la violation de la Constitution”).

“Nous demandons aussi à M. Ouattara de donner les passeports de M. Gbagbo Laurent et Charles Blé Goudé [...], et de libérer tous nos frères qui sont en prison, ainsi que tous les prisonniers politiques qui sont en prison”, a renchéri KGB le Gourou.

Parmi ceux qu'ils considèrent comme des prisonniers politiques, on compte le responsable du CACI, Kani Guy Soro, les responsables du Mouvement des valeurs pour la Côte d’Ivoire, Sekongo Felicien, Alain Lobognon, Kone Tefou, Marc Ouattara, Anne-Marie Bonifon et Amy Kassadouma.

“Si nous voulons fonctionner comme chez les autres, comme ici aux Etats-Unis où il y a la démocratie, il faut que la Constitution et les droits de l’Homme soient respectés”, a affirmé KGB le Gourou.

Mariam Kone, qui vit à New York, estime que leurs actions finiront par porter des fruits.

“Un peuple qui est debout obtient toujours la victoire", a-t-elle dit. "Nous allons marcher jusqu’à ce que Ouattara dégage”.

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